Sergueï Nedospassov, de l’Institut de biologie moléculaire Engelhardt (faisant partie de l’Académie russe des sciences à Moscou), a expliqué samedi 25 avril comment il était possible de traiter le coronavirus grâce au génie génétique. Il estime cependant que le meilleur moyen de vaincre l’épidémie reste la mise en place d’un vaccin, lequel nécessitera plusieurs mois, voire un an pour des essais complets.
L’académicien s’est d’abord voulu rassurant: «Jusqu’à présent, rien n’a été trouvé dans ce virus qui pourrait mettre en doute la disponibilité d’un vaccin». Il a ensuite affirmé que les patients atteints du Covid-19 pouvaient être soignés par transfusion de plasma, une manière de «duper» le coronavirus. Cependant, l’inconvénient de cette méthode est qu’elle comporte un risque d’introduire une autre infection chez le patient.
«Par conséquent, il est plus correct d’utiliser des préparations purifiées d’anticorps obtenus sur des patients qui se sont remis du virus», a-t-il ajouté. Selon lui, un autre procédé serait la création artificielle d’anticorps. Mais cette méthode a aussi un aspect négatif, la protection immunitaire de l’organisme ne serait que temporaire, a averti le chercheur.
Le vaccin, meilleur espoir contre le Covid-19
«La vaccination réussie produit non seulement des anticorps, mais aussi des lymphocytes qui produisent ces anticorps», a expliqué M.Nedospassov. «Ce sont eux qui fournissent la mémoire immunologique et la protection nécessaire pendant de nombreuses années».
Cette semaine, un laboratoire chinois a annoncé que son vaccin expérimental avait réussi à protéger des singes contre le coronavirus. Ces résultats doivent toutefois encore être analysés par d’autres chercheurs avant d’être validés par la communauté scientifique. Le laboratoire a indiqué avoir entamé les essais cliniques chez l’homme, mais n’a pas encore annoncé de résultats à ce sujet.
Les divers essais relatifs à l’élaboration d’un vaccin devraient encore prendre au minimum 12 à 18 mois, alors que la pandémie de Covid-19 a contaminé 2,8 millions de personnes, avec un bilan de près de 200.000 morts.