La polémique sur le manque de masques dans le pays fait rage et les membres du gouvernement tentent de trouver une explication à la situation. Les uns affirment que les stocks se sont révélés insuffisants après l’explosion de la demande mondiale face au coronavirus, d’autres arguent de l’arrêt des usines en Chine, alors que certains évoquent des décisions regrettables prises par les gouvernements précédents.
«Sur les stocks, je ne ferai pas le procès de mes prédécesseurs, même si parfois ce serait plus facile», avait déclaré Emmanuel Macron dans un entretien au Point.
Challenges indique pour sa part que le ministère des Solidarités et de la Santé avait été alerté du problème dès 2018. Santé publique France avait alors conclu que sur les 750 millions de masques en réserve, une centaine de millions seulement étaient encore utilisables.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait affirmé à la mi-mars devant les députés que le stock de l’État comptait un milliard de masques jusqu’en 2013, mais qu’il n’en restait plus que 150 millions en 2020.
«Il a été décidé, en 2011, puis en 2013, que ce stock n’était plus indispensable, tant les capacités de production mondiale de masques étaient élevées, notamment en Asie», avait-il souligné.
Mais l’épidémie est apparue en Chine et le pays a dû mettre à l’arrêt nombre d’entreprises.
Besoin d’un milliard de masques
Jérôme Salomon a pour sa part déclaré le 23 avril qu’il avait passé une commande de 100 millions de masques. À ceux-ci s’ajoutent 350 millions de masques «non conformes, datant des années 2000» et 72 autres millions utilisables, mais périmés.
Pourtant, en 2009, c’est un milliard de masques de protection et plus de 700 millions de masques FPP2 qui étaient stockés par l’État, rappelle Le Monde.
«L'heure n'est pas à la polémique. En période de guerre, il faut l'unité nationale, aider le gouvernement et aller de l'avant», a déclaré Philippe Douste-Blazy, qui a occupé le poste de ministre de la Santé à deux reprises, en 1993-1995 et 2004-2005.
Il a été parmi six anciens ministres de la Santé à avoir accordé fin mars des entretiens au journal Quotidien du médecin.