«En même temps»: la France refuse d’exporter ses médicaments malgré les appels de l’UE, tout en prônant la «solidarité»

La France a décidé d’élargir la liste de ses médicaments qui font l’objet d’une restriction à l’exportation, allant à l’encontre d’une demande de la Commission européenne. Emmanuel Macron avait pourtant appelé à une plus grande solidarité et coopération des pays de l’UE face au Covid-19.
Sputnik

La France vient de faire l’exact opposé de ce que lui avait demandé l’Union européenne. Une lettre du 21 avril de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), consultée par Reuters, montre en effet que Paris a élargi la liste des médicaments concernés par les restrictions à l’exportation en raison du Covid-19. Le 7 avril, la Commission européenne lui avait demandé de lever ces mêmes restrictions.

Celles-ci portent sur des antibiotiques, antalgiques, sédatifs et relaxants musculaires, mais aussi l’insuline, alors que des millions de personnes en Europe souffrent de diabète. D’autres médicaments plus spécifiquement utilisés dans le traitement du Covid-19, comme le remdesivir ou l’hydroxychloroquine, sont également concernés. L’UE craint une pénurie dans plusieurs autres pays membres.

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Les restrictions ne s’appliquent cependant qu’aux distributeurs. Les fabricants tels que Sanofi ont toujours le droit d’exporter leurs produits.

Une procédure juridique contre la France?

Paris va ainsi à l’encontre du principe de marché unique, fondé sur la libre circulation des biens. Selon un porte-parole de la Commission européenne, d’autres pays auraient ignoré l’appel à la levée de ces sanctions, sans préciser lesquels.

Selon cette même source, des discussions sont toujours en cours avec le gouvernement français pour lever ces mesures jugées «disproportionnées». Si aucune solution n’est trouvée, l’institution pourrait «engager une action juridique contre la France».

Une mesure qui contredit Macron

La décision est intervenue deux jours avant une conférence en ligne des 27 États membres, portant sur le renforcement de la solidité financière de l’Union. À l’issue de celle-ci, jeudi 23 avril, Emmanuel Macron s’est exprimé sur la nécessité d’«une réponse solidaire, organisée et forte». «Si on laisse tomber une partie de l’Europe, c’est toute l’Europe qui tombera», a-t-il déclaré.

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