Jeudi 23 avril, la police du commissariat de Gennevilliers (92) a interpellé un jeune homme de 26 ans. Il est soupçonné d’avoir livré des cocktails Molotov à des émeutiers, une première selon Le Parisien. Depuis la blessure d’un motard qui a heurté un véhicule de police à Villeneuve-la-Garenne, des violences urbaines font rage dans plusieurs cités des Hauts-de-Seine.
D’après les images retrouvées dans le téléphone du suspect, livreur de profession, les enquêteurs estiment qu’il a lui-même fabriqué ces armes incendiaires. Il avait été pris en flagrant délit en train de livrer les émeutiers, mais n’avait pas pu être atteint par les policiers, protégé par ses pairs.
Selon les sources du quotidien, c’est la vidéosurveillance qui a permis aux enquêteurs de repérer à nouveau le suspect et de finalement l’interpeller. Un autre suspect a été interpellé pour la même affaire. Des bouteilles similaires ont été retrouvées dans le nord et le sud de la ville, mais l’enquête devra encore déterminer si le livreur était le même.
Une arrestation délicate
Lors de la nuit précédente, l’un des émeutiers a été arrêté en possession d’une douzaine de ces cocktails Molotov. Son interpellation filmée par un habitant a tourné sur les réseaux sociaux. La vidéo montre un policier donner plusieurs coups de poing au suspect déjà au sol, et a fait réagir le maire de Gennevilliers, Patrice Leclerc.
Interrogé par Le Parisien, l’élu «condamne ces violences sans réserve». «Ce genre de comportement ne fait qu'envenimer les choses. Cela n'aide personne à commencer par les policiers qui font correctement leur travail et ceux qui, comme nous, passent du temps à essayer de faire baisser la tension», s’est-il indigné.
Le parquet de Nanterre affirme que l’individu «était masqué et a été appréhendé après des tirs de mortier et de projectiles sur les forces de l’ordre». Une fois mis au sol, il «aurait notamment essayé de s’emparer des équipements du policier qui tentait de le maîtriser». L’avocat du mis en cause a affirmé qu’il allait saisir la police des polices, l’IGPN, pour faire la lumière sur ces faits.
Patrice Leclerc a souligné l’urgence de «sortir de ce cycle de violences», et a notamment mis en cause la suppression de la police de proximité, «plus apte à des rapports de confiance et de respect entre les personnes». Dans sa commune, où une école primaire a partiellement été brûlée, il affirme que la situation est désormais plus apaisée.