«Mon chiffre d’affaires a baissé de presque 50%»: un vigneron tire la sonnette d’alarme

Victimes collatérales de la fermeture des restaurants et des bars pour cause de confinement, les vignobles pâtissent également du ralentissement économique. Sputnik a recueilli le témoignage d’un vigneron indépendant, qui s’inquiète pour l’activité de son domaine.
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Avec la fermeture des restaurants et des bars pour une durée officiellement indéterminée, les vignerons sont également frappés de plein fouet par le ralentissement de l’activité économique. Romain Petiteau, gérant de l’EARL Petiteau-Gaubert et vigneron indépendant du domaine de la Tourlaudière, basé dans le pays nantais, explique au micro de Sputnik que son chiffre d’affaires a «baissé de presque 50% sur le mois de mars.»

«On peut faire des livraisons sur un trajet d’une journée, parce qu’aujourd’hui il est très difficile de se loger durant les déplacements, donc ça impacte le chiffre d’affaires à la baisse. Pour le mois d’avril, je ne peux pas encore faire le bilan, mais il y aura encore de la perte.»

D’autant plus que le vigneron ne pourra pas compter sur les ventes à l’export. En effet, l’industrie viticole française avait déjà été frappée par les surtaxes douanières de 25% imposées par Washington sur les vins français de moins de 14 °.

Un volume des ventes en baisse

Mais l’épidémie de Covid-19 vient mettre un véritable coup de massue aux viticulteurs en entraînant la fermeture des frontières de nombreux pays et donc en empêchant de potentiels débouchés commerciaux.

«Les ventes sont limitées à la France […] On a pu envoyer des échantillons, mais pour les commandes, on ne sait pas quand on pourra expédier du vin. On est dans l’attente.»

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Par ailleurs, les mesures de confinement mises en place par le gouvernement français ont entraîné l’annulation ou le report des festivals et autres salons du vin. Une manne financière importante pour Romain Petiteau.

«On comptait sur quatre ou cinq salons, qui sont annulés. Ça peut représenter jusqu’à 15.000 euros de chiffre d’affaires en moins. Ce n’est pas négligeable.»

Comme le souligne le vigneron indépendant, étant donné que «nous ne sommes pas sur des produits périssables comme les fruits ou légumes […] Dans mon cas, cela ne va pas amener à des déstockages.»

Aider le secteur de la restauration

«Cela va seulement repousser les ventes à un peu plus tard, en espérant que cela ne dure pas trop longtemps.» L’un des points positifs pour le gérant, c’est la non-utilisation du chômage partiel.

«Les travaux en agriculture sont autorisés, car on travaille sur le vivant, la nature n’attend pas. On ne peut donc pas travailler à la maison», s’amuse-t-il. «Par chance, les personnes qui ont des enfants ont pu s’arranger pour les faire garder. Pour l’instant, il n’y a pas de problème là-dessus.»

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Pour le gérant du domaine de la Tourlaudière, il est primordial que le gouvernement ait une «communication claire au niveau du déconfinement» et soutienne le secteur de la restauration.

«On attend du gouvernement qu’il aide notamment les restaurants et les bars qui sont fermés depuis maintenant un mois et demi. Pour certains, ils ne sont pas sûrs de rouvrir, car niveau trésorerie, ils sont vraiment en difficulté.»

Motif d’espoir pour les vignobles, selon des informations d’Europe 1, les restaurants, bars et cafés pourraient rouvrir à partir du 15 juin, date qui fait partie des hypothèses les plus sérieuses. Une réunion devrait se tenir à l’Élysée le vendredi 24 avril autour d’Emmanuel Macron. «On espère pouvoir avoir bientôt une activité normale», conclut Romain Petiteau.

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