François Asselineau, fondateur et président de l’UPR, qui prône la sortie de la France de l’Union européenne, est dans la tourmente. Le 18 avril, une grande majorité des membres du bureau national et des délégués régionaux du parti ont signé une lettre, révélée par Le Figaro, pour réclamer sa démission ainsi que des explications concernant des faits de harcèlement qui lui sont reprochés.
«Nous avons connaissance de documents et de témoignages indiquant l’existence de relations particulières et plus qu’insistantes de votre part à leur égard, et ce dans le cadre professionnel, qui ont été source de graves souffrances psychologiques», ont écrit les responsables de l’UPR.
En effet, une série de documents avait été diffusée sur Internet, montrant des mails et des lettres rédigées par l’ancien candidat à la présidentielle, «des tentatives de séduction, appuyées et répétées, envers deux collaborateurs», selon Le Figaro. L’une des victimes présumées avait déjà fait part de ces faits en décembre 2018 auprès du bureau national, lequel n’avait pas réagi.
L’autre personne, employée jusqu’au 31 mars 2020, a confirmé les faits au quotidien mais n’a pas souhaité porter plainte. «Déjà que j'ai failli faire une dépression. Les gens de l'UPR sont tous gouroutisés, je risque d'être ennuyé sur les réseaux sociaux», a-t-elle confié.
«Piètre management»
Les responsables du parti ont également mis en cause le «piètre management» de François Asselineau, qui «écrase les personnes et brime les initiatives». Ils l’accusent par ailleurs de mentir sur le nombre d’adhérents de l’UPR, lequel «n’indiquerait pas la réalité du fichier et tromperait ainsi intentionnellement l’opinion publique».
«Compte tenu des faits graves énumérés ci-dessus, nous considérons que vous êtes discrédités pour continuer à diriger l’Union Populaire Républicaine», ont conclu les signataires, réclamant aussi des explications des faits devant le bureau national «qui devraient selon nous vous conduire inéluctablement à la démission».
Asselineau se défend
Dès le lendemain, l’intéressé a publié une réponse de cinq pages où il affirme avoir pris connaissance de cette lettre «avec un mélange de surprise, d’accablement et d’indignation». Celui qui a fait de la sortie de l’UE, de l’euro et de l’Otan «le combat» de sa vie a déploré ces «accusations particulièrement graves, mettant en cause mon honneur, ma probité et mon éthique personnelle».
Sur la fuite de documents à son égard, François Asselineau a assuré qu’il s’agissait d’un «tissu de mensonges et de calomnies», avant de menacer qu’il «attaquerait en diffamation quiconque s’en ferait l’écho». Enfin, il a appelé ses collaborateurs à «discuter collégialement de l’ensemble de ces questions en Bureau national», dès la sortie du confinement.