Une tranchée de plusieurs dizaines de mètres de long a été creusée sur l'île de Hart Island à New York, destinée à servir d’immense fosse commune pour des dizaines de cercueils, un symbole de l’épidémie de coronavirus.
New York reste l'épicentre de l’épidémie aux États-Unis: au soir du 16 avril, le Covid-19 y avait déjà fait près de 11.000 morts.
Les morgues sont pleines, les pompes funèbres débordées et les crématoriums n’arrivent plus à satisfaire la demande.
Environ 25 personnes dont le corps n'a pas été réclamé par leurs proches sont enterrées chaque jour sur l'île, contre 25 par semaine en temps normal, relate le Washington Post. Les familles ont 15 jours pour réclamer le corps dans une des morgues de la ville (contre 30 jours auparavant), a déclaré le Bureau du médecin légiste en chef de la Ville de New York. Le corps non réclamé est enterré sur l’île, surnommée «l'île des larmes» par le New York Post. Il sera toutefois possible de récupérer la dépouille ensevelie dans la fosse commune, le nom des morts étant indiqué sur les cercueils, précisent les autorités.
Critiques à l’égard de Trump
Après la diffusion d’une vidéo montrant des agents de santé de New York enterrer de nombreux cercueils dans une fosse commune, devenue virale sur Twitter, des internautes scandalisés ont créé le hashtag #TrumpBurialPits («Fosses funéraires de Trump»), accusant le Président de mal gérer la propagation de la pandémie.
Cimetière public
Le maire de New York, Bill de Blasio, a reconnu que les enterrements sur l'île ont augmenté, tout en soulignant que seuls les corps non réclamés y étaient enterrés, comme cela a été le cas depuis plus de 150 ans.
En effet, l'île de Hart Island avait servi de terrain d'entraînement lors de la guerre civile, puis de pénitencier, puis de lieu d’isolement de malades de la tuberculose et de la fièvre jaune, avant de devenir le plus grand cimetière public des États-Unis. Au total, plus d'un million de New-Yorkais (soldats, sans-abris, mort-nés et solitaires) y ont été inhumés, souvent dans des fosses communes de 150 places. Il a notamment accueilli les corps de victimes de la grippe espagnole en 1918, et des victimes du sida dans les années 1980.