Jeudi 16 avril, lors de son émission L’heure des pros sur CNews, Pascal Praud a fait une sortie remarquée sur les enseignants, puis sur les postiers. Il a reproché aux professeurs de s’inquiéter des conditions de reprise, bien que progressive, à partir du 11 mai, alors que le virus circulera encore potentiellement parmi les élèves.
«Quand j’entends les professeurs, qui ne vont pas aider Emmanuel Macron, dire qu’ils ne vont pas rentrer parce que la sécurité, parce que le sanitaire, etc. il y aura toujours des bonnes raisons pour ne pas rentrer», a-t-il lancé. Et d’ajouter: «Je vais me faire, si, pas des amis en disant ça, mais globalement les profs, il y a un moment faut y aller le 11 mai».
Pascal Praud semble croire que cette peur est infondée puisque les enfants «sont asymptomatiques et ne transmettent peut-être pas le virus». «Il y a toujours une part de risque, mais faut y aller», a-t-il insisté. Plus tard dans la journée, conscient que ses propos ont engendré de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, il a mis en valeur dans un tweet «le rôle social» des enseignants.
Le journaliste s’en est également pris aux postiers. Certains d’entre eux ont interrompu leur travail pendant l’épidémie, un comportement avec lequel il n’est visiblement pas d’accord. «Pardonnez-moi de le dire comme ça: c’est la fonction publique!».
Réactions de politiques
Les propos de Pascal Praud ont été vivement critiqués du côté des représentants de la gauche. Le porte-parole du PCF, Ian Brossat, a évoqué «la bêtise» de l’animateur, tout en saluant le travail des professeurs et des postiers durant la période de confinement.
Le député de La France insoumise, Bastien Lachaud, a qualifié ce reproche de «démagogie antifonctionnaires», affirmant que M.Praud représente «une caste hors-sol et irresponsable».
Pour rappel, l’Ordre des médecins s’est également opposé à la réouverture des établissements scolaires à partir du 11 mai. Son président, Patrick Bouet, a en effet déclaré dans Le Figaro que «ce choix révèle un manque absolu de logique» et qu’il était dangereux de déconfiner si tôt, craignant un «rebond du virus» puisque les enfants sont à même de le propager.