Beaucoup de questions en suspens concernant l’immunisation des personnes guéries du Covid-19

De nombreuses interrogations demeurent quant au développement d’une immunité chez les patients ayant été contaminés par le coronavirus. Le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy estime que le problème ne sera pas résolu «tout de suite».
Sputnik

Pour l’heure, aucun spécialiste n’est en mesure de donner une réponse à la question de savoir si un patient guéri du coronavirus est protégé d’une nouvelle infection.

Mercredi, cette absence de réponse a été confirmée par Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique Covid-19, au cours d’une audition devant le Sénat.

«On se pose la question de savoir si on n'est pas en train de se tromper complètement en disant que séropositif au Covid-19 est égal à être protégé. Une série d'éléments suggèrent qu'un réservoir existe peut-être et que des phénomènes de réactivation peuvent arriver. Nous ne savons pas si le fait d'avoir des anticorps est un élément absolu de protection. Et on ne va pas résoudre cela tout de suite», a-t-il reconnu.

Toujours mercredi, le développement d’anticorps contre le Covid-19 a été évoqué par le ministre de la Santé Olivier Véran lors d’un point de presse.

Les anticorps sont-ils développés à chaque fois?

Il n’est pas certain que tous les patients guéris du Covid-19 soient immunisés, selon l’OMS
«Est-ce qu'on développe à chaque fois des anticorps ou uniquement dans les formes les plus graves? Deuxièmement, combien de temps après l'apparition du virus apparaissent ces anticorps? C'est important car […] si la sérologie est effectuée trop tôt, on ne trouvera pas les anticorps et ça ne dira rien de la mémoire immunitaire», s’est-il interrogé.

Il a reconnu que les scientifiques ne savaient pas à ce stade si les anticorps apparaissaient dans l'organisme de tous les patients ou uniquement chez ceux qui avaient développé une forme grave et dans combien de temps après l’apparition du virus ils se formaient.

«Nous aurons les réponses à ces questions mais lorsque suffisamment de temps sera passé», a-t-il conclu.
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