L'assaut de Berlin, l’une des dernières opérations stratégiques de l'URSS de la Grande Guerre patriotique

La bataille de Berlin, qui dura du 16 avril au 8 mai, fut l’une des dernières opérations stratégiques menées par les troupes soviétiques sur le théâtre européen de la Seconde Guerre mondiale. L’Armée rouge prit Berlin, précipitant ainsi la capitulation sans condition de l’Allemagne.
Sur la photo: le maréchal Ivan Koniev (au centre) à son poste de commandement durant la bataille de Berlin.

En avril 1945, les Allemands avaient massé d’importantes forces dans la région de Berlin. Presque 50 divisions d’infanterie, 4 divisions de chars, 10 divisions mécanisées, 37 régiments détachés et 98 bataillons détachés, soit environ 1 million de soldats et d’officiers de la Wehrmacht, s’apprêtaient à affronter les troupes soviétiques du 1er front biélorusse.
Sur la photo: unité moto-blindée du 1er front biélorusse avançant sur Berlin.

Les troupes nazies disposaient de 8.000 canons et mortiers, de 1.200 chars et canons d’assaut, de 3.500 avions. La bataille promettait d’être acharnée. En effet, Hitler se trouvait à Berlin et avait ordonné de tenir la capitale du IIIe Reich jusqu’au bout.
Sur la photo: colonne de matériel militaire soviétique avançant sur Berlin.

Le plan du commandement soviétique consistait à encercler les forces allemandes, les diviser pour les éliminer progressivement.
Sur la photo: Vassili Tchouïkov, commandant de la 8e armée de la garde à son poste d'observation.

Dans l’assaut de Berlin furent engagés les 1er et 2e fronts biélorusses, le 1er front ukrainien, une partie des forces de la flotte de la Baltique, la 18e armée de l’air, la flotille militaire du Dniepr, soit 2,5 millions d’hommes. Ils disposaient de 41.600 canons et mortiers, 6.300 chars et сanons automoteurs d’artillerie, 8.400 avions.

La géographie de la région de Berlin, où l’on trouve de nombreux cours d’eau, lacs et forêts, ne facilita pas l’avancée de l’Armée rouge sur la capitale allemande.
Sur la photo: troupes soviétiques franchissant l’Oder.

L’assaut de Berlin fut lancé après plusieurs opérations de l’aviation et de l’artillerie. Le 1er front biélorusse placé sous le commandement du maréchal Joukov attaqua l’ennemi sur l’Oder. Au même moment, les troupes du 1er front ukrainien commençaient à franchir la Neisse. Le 17 avril au soir, les troupes soviétiques étaient parvenues à percer en plusieurs endroits importants la défense allemande positionnée au pied des hauteurs de Seelow.
Sur la photo: soldats du 1er front ukrainien traversant la Neisse.

Le 19 avril, l’Armée rouge perçait la ligne de défense allemande sur l’Oder-Neisse. Le 20 avril, sous le feu de l’artillerie allemande, le 1er front biélorusse se lançait à l’assaut de Berlin.

Les 24 et 25 avril, les troupes soviétiques achevèrent d’encercler les 500.000 hommes de la 9e armée allemande dans la poche de Halbe. Le 25 avril eut lieu la célèbre rencontre sur l’Elbe où se retrouvèrent le 1er front ukrainien et les troupes de la 1ère armée des États-Unis.

La bataille de Halbe prit fin le 1er mai. Des éléments de la défense de Berlin résistèrent jusqu’au 2 mai, jour où capitula la garnison du Reichstag. Dans la capitale, des combats sporadiques eurent lieu jusqu’au 5 mai. Ils opposèrent des groupes de défense allemands qui s’étaient infiltrés des faubourgs ouest aux soldats soviétiques.
Sur la photo: équipage d’un char T-34 devant le Reichstag.

Le 7 mai, les derniers combattants allemands avaient été tués ou faits prisonniers. Rares furent ceux qui purent se fondre parmi les civils réfugiés dans la zone d’occupation américaine.
Sur la photo: prisonniers allemands, banlieue de Berlin, mai 1945.

L’acte de capitulation des forces armées du IIIe Reich fut signé à Berlin-Karlshorst dans la nuit du 8 au 9 mai.
Sur la photo: feu d’artifice de la Victoire tiré à Leningrad pour fêter la prise de Berlin.

Au cours de la bataille de Berlin, les troupes soviétiques mirent hors de combat 70 divisions d’infanterie, 12 divisions de chars, 11 divisions mécanisées, 3 groupes de combat, 10 brigades détachées, 31 régiments détachés, 12 bataillons détachés. Elles détruisirent 2 écoles militaires allemandes. Elles firent prisonniers 480.000 soldats et officiers de la Wehrmacht. Elles s’emparèrent de 1.550 chars, 8.600 canons, 4.150 avions.
Sur la photo: assaut du Reichstag.

Le nombre de soldats allemands tués et blessés n’est pas établi avec certitude. Environ 125.000 habitants, sur les 2 millions qui peuplaient Berlin, périrent. La capitale allemande avait subi d’importants bombardements avant même d’être prise par les troupes soviétiques. Le dernier d’entre eux, mené par les Américains, avait eu lieu le 30 avril, jour de l’anniversaire d’Hitler. Les raids de l’aviation soviétiques détruisirent plus encore la ville.
Sur la photo: le maréchal Joukov au pied du Reichstag.

Les pertes soviétiques s’établirent à 274.184 hommes, dont 78.291 tués. L’armée soviétique perdit 2.108 canons et mortiers, 1.997 chars et canons automoteurs d’artillerie, 917 avions.
Sur la photo: soldat soviétique laissant une inscription sur un des murs du Reichstag.