Une levée du confinement sans préparation et sans stratégie susciterait une seconde vague épidémique qui bloquerait le système de santé, indique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans un rapport sur l’impact en Île-de-France publié le 12 avril et dévoilé par Le Monde. Si aucune mesure n’est appliquée, le nombre de malades nécessitant d’être placés en soins intensifs pendant le nouveau pic pourrait être 40 fois supérieur au nombre de lits disponibles dans la région.
Il ne s’agit pas d’une «tentative de prédiction», mais d’un modèle visant à mesurer «des effets de différents scénarios, tenant compte du type de mesures plus ou moins contraignantes et du moment où elles seraient appliquées», explique au Monde Vittoria Colizza, chercheuse de l’équipe (Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique, Inserm et Médecine Sorbonne Université).
Les différents scénarios
L’un ne prévoit aucune stratégie post-confinement et 100.000 personnes seraient en réanimation mi-juin. En cas de levée des restrictions partielles, avec la fermeture des écoles et le confinement prolongé pour les personnes âgées, le bilan des patients en réanimation avoisinerait les 80.000, résume LCI.
Quelles démarches?
Selon les chercheurs, la levée complète du confinement appelle plusieurs démarches. En premier lieu, il est indispensable de lancer le dépistage massif des personnes porteuses du virus et de leurs contacts pour les placer en quarantaine, ainsi que de mettre en place un système de traçage numérique. En deuxième lieu, il est nécessaire de garder les établissements scolaires fermés et les personnes âgées en isolement.
Concernant les délais, l’Inserm laisse entendre que même si un déconfinement début mai repousserait l’arrivée de la seconde vague d’un mois et demi à trois mois, et réduirait de 80% le nombres de personnes infectées, les unités d’accueil en réanimation seraient toujours submergées. C’est pourquoi la levée des restrictions devrait avoir lieu courant mai ou en juin.