Plusieurs représentants de la communauté africaine de Guangzhou, ville chinoise sortie du confinement le 27 mars, affirment être victimes de discrimination sur fond d'épidémie du coronavirus, relate Les Observateurs de France 24.
D’après les témoignages recueilles par la rédaction de l’émission Les Observateurs, tout a commencé par des rumeurs sur un grand nombre de cas du Covid-19 enregistrés au sein de la communauté africaine de Yaotai, quartier remis sous confinement.
Bien que les autorités locales aient partiellement démenti ces rumeurs le 7 avril, elles font état de 111 cas importés de coronavirus, dont 25 expatriés et 5 Nigérians.
Deux nuits passées dehors
Le même jour, Francis, étudiant togolais, n’a pas pu rentrer chez lui et a dû dormir dehors avec d’autres personnes expulsées de leur logement, raconte aux Observateurs son colocataire Collins du Nigeria. Finalement, un test négatif a permis à Francis de regagner son domicile après avoir passé deux nuits dehors.
L’émission a également publié des vidéos qui montrent, selon des témoignages, des hommes d’affaires chassés de leurs hôtels. Ainsi, comme le raconte le Nigérian Henry, arrivé dans la ville le 18 mars pour faire du commerce, il a dû changer deux fois d’hôtel et passer deux quarantaines depuis son arrivée.
À titre d’exemple, Les Observateurs reprennent un tweet montrant une affiche en chinois interdisant les étrangers, «en particulier les personnes noires», d’entrer dans la communauté.
«Les propriétaires sont priés de contacter les personnes noires le plus rapidement possible et de leur demander de quitter les lieux. Merci de votre coopération», informe l’affiche.
«Traités comme le virus»
Phlo, une Nigériane qui habite en Chine depuis trois ans et a emménagé à Guangzhou en décembre dernier, déplore dans un commentaire aux Observateurs que les habitants de son immeuble demandent une «exemption noire» pour la location des appartements.
«Il y a quelques jours, on nous a prévenu qu’il y aurait désormais un test au Covid-19 obligatoire pour tous les Africains de Guangzhou. Mais pourquoi seulement les Africains? Les gens se font chasser de chez eux. Certains se font même chasser des magasins quand ils vont faire des courses. Nous sommes traités comme le virus», déplore-t-elle.