La défiance des Français envers l’exécutif pour gérer l’épidémie est au plus haut

Selon le baromètre CoviDirect, les Français font moins confiance au gouvernement pour «limiter les effets de l’épidémie». Entre les 8 et 9 avril, le taux de défiance a augmenté de trois points, une tendance probablement liée à la récente visite d’Emmanuel Macron en Seine-Saint-Denis, avance le directeur adjoint d'OpinionWay dans les Échos.
Sputnik

Depuis le 23 mars, le baromètre CoviDirect, créé par OpinionWay – Square pour Les Échos interroge un panel représentatif des Français pour connaître leur ressenti sur la crise du coronavirus. Il est mis à jour toutes les 12 heures. Alors que les sondés faisaient plutôt confiance à l’exécutif dans la «limitation des effets de l’épidémie», le taux de défiance a subitement augmenté de trois points ce jeudi 9 avril, passant de 53 à 56% par rapport à la veille.

«L'annonce du prolongement mais "sans préciser jusqu'à quand" relance l'incompréhension et le sentiment que le gouvernement ne sait pas trop comment faire», a indiqué aux Échos le directeur adjoint d’OpinionWay, Bruno Jeanbart.

Le chef de l’État devrait cependant apporter davantage de précisions dans son discours à la nation prévu lundi.

Un test mis en ligne par le gouvernement pour écarter toute inquiétude des Français au sujet du Covid-19

«Il est possible que les images d'Emmanuel Macron en visite en Seine-Saint-Denis, n'aient pas aidé», a-t-il ajouté. Pour rappel, le Président s’est retrouvé entouré par des citoyens après la visite d’un établissement de santé à Pantin, mardi 7 avril. Un attroupement qu’il «n’a pas cherché à provoquer», selon la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, mais qui a clairement fait mauvaise impression et engendré un message contradictoire en pleine période de confinement.

La situation économique et le traçage numérique

Par ailleurs, la quasi-totalité des Français (91%) estiment logiquement que la situation de l’économie va se dégrader dans les mois qui viennent. Une majorité d’entre eux, 56%, ont répondu qu’ils ne pensaient pas voir leur situation financière s’améliorer à l’avenir. 

Concernant la potentielle utilisation du traçage numérique pour identifier les malades du Covid-19, seuls 44% autoriseraient l’État à utiliser leurs données personnelles.

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