Dimanche 5 avril, les chercheurs de l’Institut de métrologie médicale et d’évaluation (IHME) de l’Université de Washington à Seattle ont présenté leurs conclusions sur la propagation du coronavirus en Europe. Ils estiment qu’au terme de la pandémie, le bilan total s’élèvera à 150.000 morts.
«Nous nous attendons à des semaines sombres pour les habitants de nombreuses régions d’Europe», a alerté le directeur de l’IHME, Christopher Murray, dans un communiqué publié le 7 avril.
Il affirme cependant que la distanciation sociale permettra, «si elle est bien appliquée et maintenue, de contrôler l’épidémie et de réduire le taux de mortalité».
Ce taux dans chaque pays a été compilé avec la demande de lits en réanimation comparé au nombre de lits disponibles, ce qui influence directement le nombre de morts. Ainsi, au pic de l’épidémie au Royaume-Uni, plus de 100.000 lits seront nécessaires, alors que le pays n’en compte que 17.765. L’Allemagne, de son côté, offrira un nombre suffisant de lits tout au long de l’épidémie.
À la date du 7 avril en France, 5.505 lits en réanimation sont nécessaires, mais seulement 1.761 sont disponibles, affirment les scientifiques. Cependant, comme l’a souligné Le Monde, 7.131 patients étaient pourtant admis en réanimation à cette date, selon les données de Santé publique France. Des chiffres qui appellent donc à la prudence.
Un bilan catastrophique au Royaume-Uni
L’Italie et l’Espagne ont déjà atteint le pic de l’épidémie, à savoir le nombre maximal de morts par jour, et comptabiliseront environ 20.000 morts chacun. Les estimations indiquent que la France totalisera 15.000 morts d’ici le mois d’août, et 8.000 pour l’Allemagne. Les États-Unis, pays avec le plus grand nombre de cas, devraient afficher un bilan de 81.000 morts.
En revanche, des pays comme le Royaume-Uni, l’Allemagne ou la Norvège n’en sont encore qu’au stade précoce de la propagation du virus, et n’en verront le pic qu’à la troisième semaine d’avril. Près de 66.000 Britanniques pourraient mourir avant que la pandémie ne soit considérée comme vaincue, à cause d’un cruel manque de lits d’hôpital, selon les projections de l'IHME.