Alors que les scientifiques n’ont pas encore réussi à trouver de remède au nouveau coronavirus, le fait de détecter la maladie à un stade précoce puis d’isoler le patient infecté est déterminant dans la lutte contre le virus. Partant du fait que l’Algérie ne dispose pas d’assez de moyens pour procéder à un dépistage massif par l’analyse biologique en laboratoire (la technique PCR), le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a demandé aux responsables des établissements sanitaires du pays, publics et privés, de recourir au dépistage par scanner thoracique.
«Il convient de recourir au scanner thoracique pour le diagnostic des atteintes pulmonaires dues au nouveau coronavirus afin que le traitement à la chloroquine puisse être administré rapidement aux patients avant la détérioration de leur état et la propagation de l’épidémie», a affirmé le ministre devant les membres de la cellule de crise installée par le CHU Mustapha Pacha, à Alger, selon le site d’information Algérie 1.
Les avantages de cette technique
Images à l’appui, le radiologue Saïd Mahmoudi, PDG de l’hôpital Chahids Mahmoudi (HCM Hôpital) de Tiziz Ouzou, explique dans une vidéo publiée sur le compte Facebook de son établissement les apports de la technique de dépistage par scanner thoracique. Il montre les lésions provoquées par le Covid-19 sur les poumons de plusieurs patients de différents âges et états de santé. Selon lui, le fait que beaucoup d’hôpitaux algériens disposent de scanners peut rendre la détection de la maladie rapide d’autant plus que la marge d’erreur est quasiment nulle par rapport à la technique PCR.
Les résultats d’une étude chinoise
Une étude publiée conjointement en février 2020 dans la revue américaine Radiology par une équipe de chercheurs de la Huazhong University of Science, de Wuhan en Chine, et du Leiden University Medical Center, au pays Pays-Bas, présente une nette supériorité du dépistage du Covid-19 par scanner thoracique sur la technique d’analyse biologique PCR. Ces scientifiques ont d’ailleurs conclu à la nécessité d’utiliser le scanner thoracique comme principal outil de dépistage.
Enfin, le document souligne que 81% des patients négatifs via PCR, mais positifs par scanner thoracique, ont été reconsidérés comme cas positifs très probables ou probables au Covid-19 après analyse complète des symptômes cliniques et des suivis dynamiques par scanner.