Le parlement tunisien a adopté samedi un texte renforçant les pouvoirs du Premier ministre Elyes Fakhfakh, qui pourra légiférer directement durant deux mois, afin d'accélérer l'adoption de mesures visant à faire face à la pandémie de coronavirus, informe l’AFP.
Il s’agit d’une première en Tunisie depuis l'adoption de la Constitution en 2014, rappelle l'agence.
L'article 70 de la Constitution permet en effet «pour un motif déterminé», de «déléguer au chef du gouvernement pour une durée déterminée, qui ne dépasse pas les deux mois, le pouvoir de prendre des décrets-lois».
«C'était nécessaire car c'est l'exécutif qui doit prendre les rênes pour amender rapidement la loi de finances par exemple, ou modifier les procédures pénales pour respecter le confinement et durcir la loi punissant la spéculation», a expliqué à l'AFP Nessryne Jelalia, directrice de l'ONG qui surveille l'activité du parlement, Al Bawsala.
«Il faudra voir concrètement si les mesures qui seront prises [par M.Fakhfakh, ndlr] seront proportionnelles et nécessaires», a-t-elle ajouté.
Pandémie de Covid-19 en Tunisie
Selon les données de l'université Johns-Hopkins, 553 cas d'infection au coronavirus, reconnu par l'OMS comme pandémie depuis le 11 mars, ont été confirmés en Tunisie. 19 patients ont péri et cinq autres ont guéri. Le confinement général ainsi qu'un couvre-feu ont été mis en place par les autorités pour contrer la propagation du virus.
En Algérie voisine, d'après ces mêmes données, 1.251 contaminations et 130 décès sont à déplorer.