À Marseille, les marins-pompiers traquent le SARS-CoV-2 dans l'environnement

Marins-pompiers de Marseille
Afin de «développer une capacité de réaction rapide face aux menaces biologiques et notamment aux risques d'une future résurgence de ce virus, ou d'un autre d'ailleurs», les marins-pompiers traquent le SARS-CoV-2 dans l'environnement. Le virus qui a déjà fait près de 55.000 morts dans le monde.
Sputnik

Déjà capables de lutter contre la menace bioterroriste et des poisons comme l'anthrax, les marins-pompiers de Marseille traquent désormais un autre adversaire: le SARS-CoV-2.

«Nous étions déjà à même de détecter la présence dans l'environnement des 16 agents de la menace pathogène, dont ces agents de guerre comme l'anthrax ou la ricine», explique à l'AFP le contre-amiral Patrick Augier: «Avec la crise du Covid-19 nous avons décidé d'aller plus loin en nous dotant d'un outil pour déceler ce nouveau virus».

Précurseur en matière d'analyse de fumées toxiques, le bataillon des marins-pompiers de Marseille dispose de l'un des cinq laboratoires mobiles français dans le domaine de la sécurité civile. «Mais notre idée est aujourd'hui de développer une capacité de réaction rapide face aux menaces biologiques et notamment aux risques d'une future résurgence de ce virus, ou d'un autre d'ailleurs».

Si détecter le virus sur une personne est une chose, le repérer dans l'environnement est plus complexe. Mais cela pourrait être indispensable à l'heure du déconfinement, «pour s'assurer par exemple que telle usine n'est pas contaminée, ou tel site très fréquenté par le public», plaide le commandant du bataillon.

grippe
La principale différence entre une grippe et le Covid-19 expliquée
Pour se lancer dans cette bataille, le contre-amiral Augier a entraîné plusieurs entreprises françaises dans son sillage, dont C4Diagnostics, une start-up marseillaise basée sur le campus de Luminy. Objectif à terme: créer «un pôle d'excellence dans le domaine, avec les universitaires et les acteurs économiques locaux».

«Ils nous ont contactés le 18 mars, et évidemment "C'était pour hier"», sourit Younes Lazrak, le patron de C4D: «"Pour les miracles, je demande juste un délai de huit jours", m'a répondu mon directeur de recherche et développement. Mais on l'a fait...»

Depuis mercredi 1er avril, une centaine d'échantillons sont analysés chaque jour par la plateforme Comete (pour COvid-19 Marseille Environnemental TEsts) montée et coordonnée par cette start-up spécialisée au départ dans les tests de la légionellose.

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