Le coronavirus pourrait être une maladie «bénine» par rapport à celles du futur

Par comparaison aux maladies qui peuvent renaître à la suite du réchauffement climatique, le Covid-19 n’est qu’un virus «bénin», prévient un scientifique du CNRS et de l’Université Aix-Marseille cité par 20 Minutes. La fonte du pergélisol et la migration d’insectes augmentent le risque d’apparition de maladies dangereuses, comme la variole.
Sputnik

Tandis que près d’un million de cas de contaminations par le Covid-19 ont été recensés à travers le monde, selon les chiffres de l’AFP, la maladie pourrait être supplantée par des pathologies plus dangereuses qui risqueraient de réapparaître avec le réchauffement climatique, indique à 20 Minutes un chercheur d’un laboratoire du CNRS et de l’Université Aix-Marseille.

Migration de maladies vers le nord

Se référant à l’exemple de la dengue et du chikungunya, «qui sont dues au fait que des insectes des régions tropicales ou chaudes font une marche vers le nord», Jean-Michel Claverie, chercheur au laboratoire Information génomique et structurale, constate qu’«avec le réchauffement climatique, on observe un déplacement de certaines maladies qui vivaient au sud vers le nord». C’est pourquoi le paludisme inhérent à l’Afrique risque d’arriver en France métropolitaine.

Régénération des microbes dans le pergélisol

De plus, les changements climatiques provoquent le réchauffement du pergélisol contenant des matières organiques glacées, ce qui pourrait conduire à son tour à la réapparition de bactéries ou de virus dangereux pour le genre humain, poursuit le scientifique qui cite un cas semblable en Sibérie en 2016. À la suite du dégel des restes d’un renne infecté à l’anthrax il y a 70 ans, un adolescent de 12 ans est mort. Une vingtaine de personnes en ont été contaminées.

«Plus le permafrost se réchauffe sur une distance importante et plus il ramène à la surface des choses qui ont existé et qui étaient infectieuses il y a très longtemps», précise Jean-Michel Claverie qui a découvert en 2014 dans le pergélisol sibérien avec son équipe deux nouveaux virus vieux de 30.000 ans. «Avec nos travaux, on a été les premiers à montrer que cette capacité de stase [lenteur ou arrêt d’une matière organique, ndlr] se prolonge beaucoup plus loin. On est allé jusqu’à 30 mètres de profondeur, qui correspond à l’âge de Néandertal. Il y a des virus qui sont encore parfaitement vivants, qu’on peut réactiver après 40.000 ans de congélation dans le permafrost», prévient-il.

Retour possible de la variole

Cependant, il reste à définir si les virus congelés ont la capacité d’attaquer le système immunitaire de l’homme, souligne le chercheur. Cela peut arriver si le virus s’adapte. Ainsi, les maladies de l’époque de l’homme Néandertal ou des mammouths, et la variole, unique maladie officiellement reconnue comme éradiquée dans le monde, peuvent ressurgir:

«On a pu découvrir que les gens qui étaient enterrés là étaient morts de la variole», note Jean-Michel Claverie. Et de poursuivre: «On est capable de détecter par des méthodes de médecine légale la présence d’ADN du virus».

Des symptômes plutôt rares du Covid-19 énumérés par des chercheurs
Par ailleurs, il est revenu sur la question de la construction de colonies sur les côtes des mers polaires. Il précise que ce processus demande d’enlever «l’équivalent d’un million d’années d’accumulation d’humus avec les microbes correspondant pour accéder à ces zones où il y a de l’argent à faire».

C’est pourquoi, l’épidémie du coronavirus a été qualifiée de «bénine» en comparaison avec «ce qu’on a pu voir dans le passé», précise-t-il:

 «Le SRAS tuait environ 9% des gens touchés, la variole et la peste 30%… On a connu des épidémies dans l’histoire humaine qui ont tué la moitié de l’humanité. On est arrivé dans un tel état de mondialisation et de connexion les uns avec les autres, que toute anicroche comme le coronavirus suffit pour désorganiser l’économie».

Depuis le début de l’épidémie, le Covid-19 a infecté plus de 940.000 personnes, dont au moins 500.000 en Europe. Plus de 47.000 personnes sont mortes dans le monde, d’après l’AFP qui fait état ce 2 avril de la situation épidémique en se référant à des sources officielles.

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