«Nous reconnaissons l’importance cruciale de la mission collective confiée aux forces de l’ordre pour faire respecter les mesures de confinement et les difficultés auxquelles elles font face, mais nous dénonçons fermement tout abus dans la mise en œuvre de cette mission.»
Dans un communiqué, une vingtaine de syndicats, d’associations et d’ONG comme Human rights watch ou encore la ligue des droits de l’Homme dénoncent certains contrôles «abusifs», «violents» ou «discriminatoires» de la part des forces de police. En effet, elles expliquent que depuis le début du confinement, plusieurs vidéos et témoignages ont «commencé à émerger sur les réseaux sociaux».
«Les organisations signataires appellent le ministre de l’Intérieur et le directeur général de la Police nationale à veiller à ce que le maintien de l’ordre et les opérations de contrôle dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19 ne donnent pas lieu à des abus.»
Selon ces associations, il est important de «rappeler immédiatement aux policiers en charge des contrôles que ces opérations doivent s’opérer dans un cadre strictement légal, sans discrimination, et sans recourir à des techniques dangereuses et potentiellement mortelles contre les personnes». Et pour cause, si le contexte n’est pas établi car non filmé, certaines vidéos montrent «des habitants apparemment frappés, gazés, et, dans un cas, une personne se faisant heurter par un policier à moto».
«Les vidéos semblent aussi montrer qu’elles/ils n’opposaient ni violence ni résistance aux forces de l’ordre. Dans certains cas, les propos proférés par les forces de police avaient un caractère xénophobe ou homophobe», écrivent les associations.
Plus de 225.000 verbalisations en France
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a déclaré jeudi 26 mars sur France 2 que les forces de l’ordre ont dressé depuis le début du confinement 225.000 procès-verbaux pour non-respect des mesures de confinement. Au total, ce sont près de 3,7 millions de contrôles qui ont été réalisés dans toute la France.