Une centaine de virologues et de médecins militaires russes ainsi qu’une importante quantité de matériels médicaux sont arrivés par 15 avions en Italie ces derniers jours. Dans une interview à Sputnik, Giovanni Rezza, épidémiologiste et directeur du département des maladies infectieuses de l'Istituto Superiore di Sanità (ISS), souligne l’importance de cette mesure.
«[Le soutien russe, ndlr] est important, car l'Italie, notamment la Lombardie, s’est retrouvée dans une situation très compliquée. De nombreux médecins sont tombés malades, en particulier durant la première phase de l'épidémie. Des masques et des respirateurs manquaient. N’oubliez pas que la Lombardie possède l'un des meilleurs systèmes hospitaliers d'Europe», détaille-t-il.
M.Rezza rappelle par ailleurs que l’Italie a reçu de l’aide de la Chine et de Cuba. Néanmoins, il déplore l’absence de coordination au niveau de l'Union européenne.
«La coopération internationale est fondamentale. On attendait plus de l'Union européenne. On a reçu un soutien matériel très faible. Il y a même eu des malentendus. Malheureusement, certains membres de l'UE agissent à leur manière et à des moments différents. Avec l’exemple de la Lombardie, l'Europe aurait probablement pu commencer à contenir la propagation plus tôt», considère l’épidémiologiste.
Pronostics pour l’Italie
Concernant l’Italie, Giovanni Rezza estime que la lutte contre le Covid-19 demandera du temps.
«Vers la fin du mois, nous commencerons à évaluer le premier impact des mesures restrictives. De toute évidence, comme le prouve l’exemple de la Chine, celles-ci ne peuvent pas être levées du jour au lendemain. L’épidémie a pris de l’ampleur surtout dans le nord du pays. Pour assouplir ces mesures, il faut trouver de nouvelles formes de lutte contre le virus. Ce sera une guerre longue», conclut l’expert.
Un lourd bilan
Quant à la Lombardie, 30.730 personnes ont été testées positives au coronavirus depuis l’apparition de la maladie en Italie. D’après Reuters, ces dernières 24 heures, 296 personnes sont décédées dans la région, contre 402 la veille.