Le Président tunisien dépêche l’armée pour faire respecter le couvre-feu sur fond de pandémie

Sur ordre de Kaïs Saied, l’armée tunisienne va quadriller à partir de ce 23 mars 18h tout le territoire national pour faire respecter les dispositions de confinement et de couvre-feu décidées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire décrété dans le pays, indique un communiqué de la présidence de la République.
Sputnik

La présidence de la République tunisienne annonce dans un communiqué publié ce lundi 23 mars sur son compte Facebook la décision du chef de l’État de faire appel à l’armée pour faire respecter les dispositions de l’état d’urgence sanitaire, notamment le couvre-feu, décidées par le gouvernement pour lutter contre la propagation du coronavirus.

«Sur ordre du Président de la République, Kaïs Saied, commandant suprême des Forces armées, un grand nombre de forces militaires seront déployées sur tout le territoire de la République tunisienne avec l'intensification des patrouilles et la mise en place de points de contrôle policiers et militaires en tous lieux», indique la note, soulignant que le but est «de maintenir l’ordre, de lutter contre les abus et d'exhorter les citoyens à rester chez eux et à respecter les mesures prises pour éviter les rassemblements et mouvements injustifiés».

Selon le dernier bilan officiel du ministère tunisien de la Santé publié ce lundi, 86 cas de contamination au coronavirus sont pris en charge dans les hôpitaux et trois malades sont décédés.

Quelles sanctions encourent les contrevenants?

Tunisie: deux personnes suspectées de coronavirus forcées par la police à respecter les consignes sanitaires
Le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a signé lundi 16 mars un décret publié le jour même dans le journal officiel instituant des sanctions à l’encontre de toute personne contaminée ou soupçonnée de l’être refusant de se conformer aux consignes médicales.

Les contrevenants risquent, comme la loi le prévoit, une peine d’un à trois ans de prison ferme, assortie d’une amende de 100 à 500 dinars (32 à 158 euros). Les personnes qui quittent à leur charge les établissements sanitaires après avoir été hospitalisées d’office risquent quant à elles des peines de un à six mois de prison.

Afin de contenir la propagation de l’épidémie, Kaïs Saied a pris le 17 mars la décision d’instaurer un couvre-feu de 18h et 6h à partir du lendemain.

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