Pour Emmanuel Macron, la pandémie est «un test pour la solidité de notre démocratie»

Après une semaine de confinement en France, le chef de l’État a expliqué auprès du JDD ce que représentait l’épidémie pour lui et comment il s’efforçait chaque jour de la gérer.
Sputnik

Depuis deux semaines, l’Élysée concentre toutes ses activités sur la lutte contre la pandémie de Covid-19. Le Président s’est livré auprès du Journal du Dimanche (JDD) quant à sa vision de cette crise multiple et sur la façon dont il comptait la gérer.

 «La vague est là. Nous devons faire face à l'urgence sanitaire, protéger les plus faibles, nos aînés, et ensuite notre système de santé lui-même. Mais aussi prendre en charge toute la société, son stress et sa capacité à vivre cette pandémie en tant que nation. Nous allons affronter une crise financière sans précédent, une crise de l'économie réelle. Nous ne sommes pas au bout de ce que cette épidémie va nous faire vivre», a-t-il déclaré.

Emmanuel Macron a ensuite évoqué un fait qu’il avait déjà répété lors de son discours à la nation du 16 mars: «C'est une guerre. Elle va durer». Il estime que son rôle est de superviser, et a rappelé l’importance «d’être dans l’anticipation».

La démocratie à l’épreuve

À mesure que l’épidémie s’étend, les Français voient leurs libertés se réduire de plus en plus. Dans certaines villes, un couvre-feu a été instauré, et d’autres responsables politiques, à l’instar d’Anne Hidalgo, réclament des mesures de confinement «beaucoup plus sévères».

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À ce propos, le chef de l’État a admis que le Covid-19 «sera un test pour la solidité de notre démocratie». L’Assemblée nationale a d’ailleurs voté un article relatif au coronavirus qui permettra au gouvernement de prendre une série de mesures «limitant la liberté d'aller et venir, la liberté d'entreprendre et la liberté de réunion, dans la seule finalité de mettre fin à la catastrophe sanitaire».

À quand la fin du confinement?

Emmanuel Macron n’a pas exclu l’annonce de nouvelles mesures. Il attend un avis du conseil scientifique spécialement créé pour le Covid-19, lequel se prononcera lundi, et assure avoir «toujours dit la vérité aux Françaises et aux Français sur ce que nous savions, ce que nous étions et où nous allions» tout en admettant qu’«on ne fait sans doute pas tout parfaitement, car on ne sait pas tout».

Le confinement a été décrété jusqu’à fin mars, mais l’exécutif est préparé à le prolonger. Pour rappel, la ville de Wuhan, en Chine, avait été confinée deux mois avant que la situation ne soit jugée suffisamment bonne pour que les gens sortent à nouveau librement. «La situation va continuer à s'aggraver avant que les effets du confinement ne fassent leur effet», a déclaré le ministre de la Santé, Olivier Véran, samedi 21 mars.

En attendant, l’amende pour violation de cette mesure passera à 1.500 euros en cas de récidive, quatre violations ou plus feront grimper ce montant à 3.700 euros et pourront coûter jusqu’à six mois de prison.

Selon le dernier bilan, 6.172 hospitalisations, dont 1.525 en réanimation, et 560 décès ont été recensés en France.

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