Le coronavirus peut survivre plusieurs heures voire plusieurs jours sur certaines surfaces comme le plastique, le métal ou le carton. Mais une étude américaine, menée par des scientifiques des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), de l’Université de Californie à Los Angeles et de Princeton, a conclu qu’il pouvait même rester jusqu’à trois heures dans l’air, sous forme d’aérosol.
Des résultats qui pourraient remettre en cause le mode de transmission du Sars-CoV-2, mais qui sont quand même à prendre avec des pincettes. En effet, la façon dont a été menée cette expérience ne reflète pas la réalité. «C’est une étude vraiment intéressante, à creuser, mais elle est aussi très très hypothétique» a indiqué au Parisien la virologue Marie-Paule Kieny, ancienne sous-directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
En effet, les chercheurs ont diffusé des particules du virus à l’aide d’un brumisateur, et ont ainsi détecté des particules dans l’air jusqu’à trois heures après. Selon le microbiologiste Philippe Sansonetti, également interrogé par le quotidien francilien, les gouttelettes rejetées par toux ou éternuement sont trop volumineuses pour rester dans l’air aussi longtemps, et devraient chuter en quelques secondes. «Trois heures, ce serait dans une pièce totalement confinée, sans ventilation, comme certaines chambres d'hôpital», a souligné son collègue Jean-Claude Manuguerra.
Toujours garder ses distances et se laver les mains
Bien que l’étude, de l’aveu même de ses auteurs, doive être interprétée avec prudence, les résultats confirment la nécessité de garder une distance de deux mètres avec autrui. «Et à ne pas oublier que les aérosols vont ensuite se déposer sur des surfaces que l'on va toucher… d'où l'importance de se laver les mains», a rappelé Marie-Paule Kieny.
Concernant le port du masque, il reste indispensable pour éviter de transmettre le virus par toux ou éternuement. Pour ceux qui ne sont pas contaminés, il pousse notamment à moins se toucher le visage, mais rien ne prouve qu’il puisse stopper à lui seul une contamination par aérosol, a conclu l’experte.