Radicalisation au sein de la police: «il y a eu un précédent à l’attaque de Mickaël Harpon»

Le ministère de l’Intérieur a annoncé près de 300 cas de radicalisation au sein des forces de l’ordre. À quel point celles-ci sont-elles vulnérables face à de nouvelles attaques au couteau? Noam Anouar, ancien agent des «RG», était dans nos studios pour évoquer la menace djihadiste au sein de la Police.
Sputnik

Pendant l’épidémie de coronavirus, les actes djihadistes se poursuivent. Ce 17 mars, une femme armée d’un couteau a franchi le périmètre de sécurité de l’Élysée, se jetant l’un des agents en faction. Un autre l’a heureusement désarmée avant de l’interpeller.

«Suicide by cop» (suicide par attaque d’un policier), comme l’évoquent les enquêteurs? Acte d’une «déséquilibrée», ou motivation djihadiste? L’enquête le déterminera. Un même flou avait d’ailleurs régné un temps sur les motivations de Mickaël Harpon, qui avait tué quatre de ses collègues à la Préfecture de Police, le 3 octobre dernier.

Si la motivation terroriste a finalement été retenue pour l’acte de Mickaël Harpon, celui-ci n’a pas été, selon Noam Anouar, le premier agent de police radicalisé à faire usage du couteau. En effet, un agent stagiaire aurait poignardé ses parents avant l’attaque de la préfecture de police. À la fois déséquilibré et inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), celui-ci aurait été écarté de l'institution policière, et l’affaire étouffée, selon cet ancien agent des «RG».

Un exemple qui fait dire à Noam Anouar que la Police est plus vulnérable qu'on ne pourrait le supposer. Noam Anouar a servi pendant près de dix ans au sein de la Direction des Renseignements de la préfecture de police, anciennement renseignements généraux. Il était chargé de la surveillance des réseaux liés à l’islam radical en Seine-Saint-Denis. Il a publié l’essai La France doit savoir (Plon, 2019).

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