Un examen approfondi de 16 fragments des manuscrits de la mer Morte exposés au musée de la Bible à Washington a montré qu'aucun des échantillons analysés n'était authentique. Les résultats de l’étude ont été publiés dans le rapport final de novembre 2019 sur le site du musée.
Relayée par National Geographic, l’annonce a été faite par des experts le 13 mars lors d’une conférence scientifique tenue par le musée.
Ils les ont analysé à l'aide de la microscopie traditionnelle et tridimensionnelle, de tests microchimiques et d'autres méthodes pour arriver à la conclusion que les textes étaient en fait récents.
Des contrefaçons du XXe siècle
«De plus, chacun présente des caractéristiques qui suggèrent qu'il s'agit de contrefaçons délibérées qui ont été créées au XXe siècle dans l'intention d'imiter des fragments authentiques de manuscrits de la mer Morte», a déclaré à Science Alert Colette Loll, expert spécialisé dans les contrefaçons dans le domaine de l’art.
Les fabricants des manuscrits ont utilisé un cuir ancien comme base qui proviendrait de vieilles chaussures. Cependant, l'analyse a montré que de l'encre y avait été récemment appliquée. La peau était couverte d’une colle faite à base de protéines qui renforçait le matériau et lui donnait un éclat similaire à celui des manuscrits originaux de la mer Morte écrits sur du parchemin.
Une méthode efficace contre d’autres contrefaçons
Les manuscrits originaux de la mer Morte ont été trouvés dans des grottes près de l'ancienne colonie de Qumran sur la mer Morte en 1947. Les manuscrits datent du IIIe siècle avant J.-C. au Ier siècle après J.-C. Ils contiennent les plus anciens manuscrits bibliques. Selon l’une des versions, ils ont été créés par les Esséniens, des membres de la secte juive ascétique qui vivaient à Qumran. D’après une autre version, les rouleaux ont été créés à Jérusalem au Ier siècle après J.-C. Ils ont été apportés aux grottes de Qumran par des réfugiés qui fuyaient les Romains.