Alors que plusieurs responsables politiques aussi bien de droite que de gauche appellent à reporter le second tour des municipales et que le taux d’abstention au premier tour a pulvérisé tous les records précédents, la porte-parole du gouvernement s’est félicitée de leur tenue.
Contactée par téléphone lundi 16 mars, Sibeth Ndiaye a réaffirmé la justesse de la tenue du premier tour des municipales.
«Nous ne regrettons absolument pas [d’avoir organisé ce premier tour, ndlr.].D’abord parce que c’est un moment démocratique qui s’est bien passé», a-t-elle répondu au journaliste de France Inter, ajoutant qu’on pouvait être fiers «de la qualité de l’organisation de ce scrutin» et que sa tenue avait été décidée avec l’approbation du conseil scientifique qui se réunit autour du Président.
Lundi matin, le taux d’abstention s’élevait à 55,36%, soit près de 20 points de plus qu’en 2014.
Le gouvernement a pris le risque d’une abstention record en décidant de maintenir le scrutin malgré le passage du pays au stade 3 de l’épidémie accompagné de fermeture des écoles, collèges, lycées, puis de celle des restaurants et des commerces non essentiels.
Une hypothèse d'annulation des résultats du premier tour
L’abstention ne serait cependant pas une raison pour annuler les résultats du premier tour.
Jean-Philippe Derosier, spécialiste des questions de droit constitutionnel, professeur de droit public à l’Université de Lille, a expliqué à 20 minutes qu’il était impossible d’annuler le premier tour pour cause d’abstention.
«La faible participation n’a pas de conséquences juridiques sur l’élection», a-t-il détaillé.
Cependant les résultats du premier tour pourraient malgré tout être annulés.
«Un report du second tour conduirait à annuler le résultat du premier tour et obligerait les électeurs à revoter pour les deux tours», a indiqué l’expert en droit constitutionnel.