La rapide propagation à partir de Wuhan, en Chine, du coronavirus SARS-CoV-2, plus connu sous le nom de la maladie qu’il provoque, le Covid-19, l’a démontré: la mondialisation n’est pas que celle des hommes et des capitaux, mais aussi des agents infectieux. Face à ce que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a qualifié le 11 mars de «pandémie», il n’y a pas de solution miracle.
D’où la décision radicale de certaines sociétés de pousser un maximum de collaborateurs vers le télétravail, tant d’un point de vue curatif, dès la survenance de la maladie chez un membre du personnel, que préventif, afin d’éviter toute intrusion du virus au sein de l’espace de travail.
Pour endiguer le coronavirus: hygiène et confinement
Tel est par exemple en France le cas de l’entreprise pharmaceutique alsacienne Merck-Molsheim où, dès l’apparition du premier cas au sein de l’entreprise, décision fut rapidement prise de faire passer tous les postes qui le pouvaient en télétravail.
Ce fut aussi la politique de plusieurs sociétés américaines du Nasdaq d’inciter ses employés à œuvrer depuis chez eux (Apple, Google ou encore Twitter, pour ne citer que les plus importantes, ont communiqué en ce sens). Le quotidien financier Bloomberg n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier cette période de «plus grande expérience mondiale du travail à distance».
La problématique de l’efficacité de ce moyen de production repose sur deux questionnements préalables: pour qui et pour quoi? Car dématérialiser peut aussi être un fardeau pour celui qui le subit et non le réclame: suite au passage au télétravail, des cas de dépression ont été constatés pour cause d’assimilation à de la «placardisation» et d’absence d’interactions sociales.
Pandémie de coronavirus, «la plus grande expérience mondiale de télétravail»
Ensuite, tout dématérialiser n’est pas possible: il y a tout un éventail de services qui impose malgré tout une assistance physique pour ne pas enrayer la production. De manière plus insidieuse, la communication électronique peut générer des incompréhensions (surtout entre utilisateurs d’âge différents). Enfin, l’entreprise ou l’administration pourrait être tentée de faire supporter des coûts (abonnement Internet, chauffage, outil de communication, repas du midi, etc.) au salarié ou au fonctionnaire.
Pour autant, les bénéfices sont attestés, comme le rappelle le magazine Stratégies: temps de trajet réduit, moindre distraction par les collègues, baisse du stress, autonomie et responsabilisation renforcée du travailleur, meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Ajoutons qu’au niveau environnemental, il en résulte une moindre consommation de carburants, donc un moindre rejet de polluants et de gaz à effet de serre. En situation de pandémie, comme à l’heure actuelle, relevons la moindre exposition au risque épidémiologique –ou de diffusion de celui-ci– d’où moindre absence pour cause de maladie du personnel.
Le télétravail, un droit et non un privilège
L’épidémie pourrait-elle accélérer cette prise de conscience et ce basculement? Elle favorise pour l’heure son essor et il y a fort à parier que nombre de télétravailleurs se convertiront à son usage.