C’est un débat houleux qui s’est déroulé fin février à la télévision suédoise entre deux femmes musulmanes. La première est Naouel Aissaoui, une institutrice d’école primaire de la petite commune de Skurup, dans le sud du pays. La seconde, Loubna Stensaker Göransson, également issue de l’immigration, est une élue au conseil municipal de la ville. Toutes deux ont un avis radicalement opposé sur le port du voile.
Selon Mme Göransson, la religion «ne se trouve pas dans les vêtements». Elle affirme que le port du voile est «un instrument d’oppression», le signe d’un endoctrinement religieux et de la sexualisation des petites filles.
Vous ne pouvez pas «venir dans un pays laïque qui prône l’égalité et vivre avec des valeurs médiévales», a-t-elle également lancé. Une allégation qui n’a pas plu à son opposante.
«Alors, allez-vous en si ça ne vous plaît pas. Quittez Skurup ou la Suède. C’est aussi mon pays», a ainsi répondu l’enseignante, pour qui le voile est associé à la «pureté».
«Je suis confiance et forte dans ma foi, selon laquelle Dieu est plus grand que la municipalité de Skurup et que sa décision», a-t-elle ajouté.
Une loi locale contre le port du voile à l’école
En effet, Skurup est devenu le théâtre d’un débat qui a touché le pays. En décembre, le conseil municipal y avait voté une loi interdisant le port des couvre-chefs religieux dans les écoles publiques, ce qui avait engendré une forte opposition de la part de certains enseignants.
La Suède est le pays européen qui accueille le plus de demandeurs d’asiles proportionnellement à sa population. Depuis plusieurs années, elle fait face à une arrivée croissante de réfugiés, dont une majorité de musulmans issus d’Afghanistan, de Syrie et d’Irak. Ces derniers représentent aujourd’hui 8,1% de la population nationale.