Coronavirus: quand la comm’ gouvernementale a la fièvre

Prise de mesures sanitaires jugée tardive et signaux contradictoires de la part du gouvernement... La gestion française du coronavirus suscite de vives réactions dans l’Hexagone, alors que plus de 420 cas et sept morts sont déjà à déplorer. Les Français ne savent plus que penser de l’épidémie. Retour en vidéo sur une communication bancale.
Sputnik

Le 24 janvier, le risque lié au coronavirus était «modéré, voire nul», d’après Agnès Buzyn. Quelques jours plus tard, la présidente de la Commission européenne déclarait que le risque était passé de «modéré» à «élevé.» Quand Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement affirmait qu’il n’y pas d’épidémie «au sens médical», elle était aussitôt démentie par Emmanuel Macron, qui a annulé ses déplacements pour cause… d’épidémie.

Et finalement lorsqu’Olivier Véran, remplaçant Agnès Buzyn au ministère de la Santé après que celle-ci se soit lancée dans la course aux Municipales parisiennes, assurait que la France ne faisait pas face à une épidémie, mais à «une menace épidémique qui se rapproche»… on était à peu près sûr de n’y plus rien comprendre, alors que 423 cas et sept morts sont à déplorer au 6 mars.

Qui croire, que penser de l’extension de Covid-19 en France, faut-il s’en inquiéter? Si une partie de la population pointe du doigt la gestion de la crise sanitaire par les autorités, certains professionnels de santé se veulent rassurants. C’est plus particulièrement la communication autour du COVID-19 qui rend malade.

Psychose autour du coronavirus: «la peur panique, c’est ce qu’il y a de plus dangereux»

Fin février, le gouvernement interdit les rassemblements de plus de 5.000 personnes dans des endroits confinés: le Salon de l’agriculture a été abrégé, le salon du livre annulé, de même que le semi-marathon de Paris, pourtant prévu en extérieur. Pourtant, des matches de foot ont quant à eux été maintenus et les transports sont restés ouverts, accueillant des milliers de personnes tous les jours. Des signaux contradictoires qui ne font qu’alimenter la psychose chez les citoyens qui, par peur de potentielles mesures de confinement, se sont rués vers les supermarchés, vidant ainsi les stocks de pâtes ou de riz.

Au même moment, les professionnels de santé se veulent rassurants concernant le coronavirus chinois, comme le Professeur Jean Michel Molina, chef du service infectiologie à l’hôpital Saint-Louis, qui déclare au micro de Sputnik:

«Il existe une inquiétude peut-être accentuée par la couverture médiatique autour de cette épidémie, mais pour la plupart des gens, il va s’agir d’une infection bénigne, sous forme d’atteinte des voies aériennes supérieures: une sorte de rhume ou d’angine. Il est vrai que pour quelques personnes fragiles, les personnes les plus âgées, atteintes de maladies chroniques, cardiaques ou respiratoires, les conséquences peuvent être graves et conduire dans certains cas à un décès.»
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