À l’occasion de la 45e cérémonie des César, l’actrice Aïssa Maïga, venue remettre le prix du Meilleur espoir féminin, a prononcé vendredi 28 février un discours lors duquel elle a dénoncé à sa façon le manque de diversité dans le cinéma français.
«À chaque fois que je me retrouve dans une grande réunion du métier, je ne peux pas m’empêcher, c’est plus fort que moi, de compter le nombre de Noirs dans la salle», a-t-elle déclaré.
«On a survécu au whitewashing, au blackface, aux tonnes de rôles de dealers, de femmes de ménages à l’accent bwana, on a survécu aux rôles de terroristes, à tous les rôles de filles hypersexualisées… Et en fait, on voudrait vous dire, on ne va pas laisser le cinéma français tranquille […]. La bonne nouvelle, c’est que l’inclusion ne peut se faire sans vous», a ajouté l’actrice, présidente des collectifs «50/50» et «Noire n’est pas mon métier».
Ses propos n’ont semble-t-il pas été appréciés par Nadine Morano, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, qui s’en est prise à la comédienne sur Twitter, lui conseillant de «repartir en Afrique».
Le commentaire de l’ancienne ministre a provoqué de vives réactions en ligne.
Ainsi, parmi ceux qui ont condamné ces propos se trouvait le journaliste Jean-Michel Apathie, indiquant dans son message: «“Repars en Afrique” est typique de la culture #Zemmour promue quotidiennement à la télévision française. Si la liberté d’expression existe, on doit pouvoir dire que cette culture est politiquement dangereuse et humainement écœurante”».
En outre, le député LREM Aurélien Taché a demandé à Christian Jacob, président du parti Les Républicains, s’il allait condamner ces propos.