Juan Branco évoquait depuis des mois la chute de Benjamin Griveaux «nu, dans sa laideur» - vidéo

Dans une vidéo mise en ligne en juillet sur sa propre chaîne YouTube, l’avocat Juan Branco évoquait déjà la chute de Benjamin Griveaux, «en le forçant à une confrontation […] qui forcerait à le voir nu, dans sa laideur». Des mots choisis qui reflètent curieusement les faits qui se sont déroulés six mois plus tard.
Sputnik

Juan Branco, qui avait voulu défendre Piotr Pavlenski dans l’affaire Griveaux, se montrait déjà vindicatif à l’égard de l’ex-candidat à la mairie de Paris dans une vidéo publiée le 27 juillet 2019, a révélé Paris Match.

Se filmant dans le noir pendant plus de 15 minutes, l’avocat souligne qu’il a «volontairement laissé fuiter l’idée qu’une candidature pourrait intervenir et que l’enfant chéri de la macronie, un certain Benjamin Griveaux, pourrait de ce fait chuter». Il termine sa phrase en évoquant une confrontation «qui forcerait à le voir nu, dans sa laideur».

Dès le début de sa vidéo, qu’il a classée depuis en «non répertoriée» sur YouTube, M. Branco évoque «l’attaque au Fenwick» des Gilets jaunes le 5 janvier contre le ministère du secrétaire d’État auprès du Premier ministre, un poste qui était occupé à l’époque par Benjamin Griveaux. Ce dernier avait tenté d’attribuer ces faits à l’avocat, présent sur les lieux. Pour cela, Juan Branco le qualifie de «couard» et de «lâche».

Une implication dans l’affaire Griveaux?

À noter que durant sa prise de parole, il n’a jamais évoqué Piotr Pavlenski ou Alexandra de Taddeo, car il ne les avait pas encore rencontrés. Cependant, «la ressemblance entre les menaces de Juan Branco et les événements de mi-février est troublante», est-il écrit dans Le Figaro, tandis que Paris Match évoque une «vidéo étrangement prémonitoire».

Affaire Griveaux: l'avocat du réfugié russe Pavlenski dessaisi

Invité le 17 février sur RMC, Me Branco avait fait face au ton accusateur d’Apolline de Malherbe, qui avait sous-entendu à de multiples reprises que son rôle dans l’affaire était plus important qu’il ne le faisait croire, et dépassait le statut de simple conseil de Pavlenski. L’interview avait suscité l’indignation de plusieurs internautes qui, à l’instar de l’intéressé, avaient signalé la séquence au CSA pour diffamation.

Le parquet de Paris s’oppose à sa désignation

Deux jours plus tard, le bâtonnier de Paris, saisi par le parquet, avait demandé à ce qu’il renonce à défendre l’activiste russe en raison de «l’absence de distance manifestée par M. Juan Branco entre sa mission d'avocat et l'action reprochée à son client». Ce dernier avait alors dénoncé une «violation des droits de la défense», comme l’a fait son remplaçant désigné, Me Yassine Bouzrou.

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