Joachim Son-Forget dément avoir voulu secourir les otages français en Irak avec Alexandre Benalla

Joachim Son-Forget et Alexandre Benalla ont-ils proposé leurs services pour libérer les humanitaires français de l’ONG SOS Chrétiens d’Orient, disparus en Irak? C’est ce qu’affirme le journaliste du Figaro Georges Malbrunot. «Monsieur Malbrunot est mal informé», a contre-attaqué le député.
Sputnik

Plus d’un mois après la disparition à Bagdad de trois humanitaires français et de leur traducteur irakien, l’enlèvement serait la piste privilégiée. Si jusqu’à aujourd’hui aucune information n’a filtré de l’ONG SOS Chrétiens d’Orient et du Quai d’Orsay, le journaliste du Figaro Georges Malbrunot a publié hier une enquête, estimant que les disparus seraient en vie. En effet, la version de leur mort serait écartée par les services de renseignement français, qui auraient visité les hôpitaux ou les morgues où les corps pourraient se trouver.

Des personnages «plus ou moins recommandables»?

Mais Georges Malbrunot s’en est aussi pris à Alexandre Benalla et au député Joachim Son-Forget: «comme à chaque prise d’otages ou presque, des personnages plus ou moins recommandables font des offres de service.» Et l’article de poursuivre: «parmi eux, Joachim Son-Forget, le député des Français de Suisse et du Liechtenstein, avec en second rideau, Alexandre Benalla à la tête de sa société de sécurité, ainsi que d’anciens gros bras des services, qui se sont proposés pour “aller chercher” les otages.»

Une version démentie par le député Joachim Son-Forget, avec lequel nous nous sommes entretenus:

«J’ai juste exprimé mon soutien aux gens de l’association, d’autant plus que c’est une cause que je soutiens.»

En effet secrétaire du groupe Chrétiens d’Orient à l’Assemblée nationale, le député voulait selon lui «exprimer une solidarité avec une association», comme il a pu le faire sur les réseaux sociaux. Un geste qui n’aurait donc rien à voir avec une proposition de services rémunérés, «qui plus est, sur la misère des gens», souligne-t-il.

«Monsieur Malbrunot est mal renseigné… et Alexandre n’a rien à voir avec cela», a-t-il par ailleurs affirmé. «C’est une intox», affirme-t-on aussi du côté d’Alexandre Benalla: «il n'a jamais proposé ses services, ni de près ni de loin.»

Djihadistes libérés de prison: quelle menace de récidive, quelles solutions pour l’État?
Les deux hommes sont amis. Joachim Son-Forget a récemment demandé à l’Assemblée nationale d’accréditer Alexandre Benalla comme son assistant parlementaire. La demande a été refusée par crainte d'opérations de lobbying de l’ex-chargé de sécurité de l’Élysée. L’intéressé a rétorqué que son entreprise Comya n’était pas basée en France et qu’elle ne faisait pas de lobbying, mais de la «communication d’influence».

«C’est très dangereux de dire ces choses-là!»

Dans l'affaire dramatique  des otages, Joachim Son-Forget regrette des rumeurs infondées, et surtout lourdes de conséquences:

«Même si j’avais mené quelque initiative que ce soit pour aider à cette cause, je trouve ça malheureux de dire cela dans la presse avec autant d’aplomb. Une telle opération ne ferait qu’augmenter la valeur éventuelle des otages.»

«C’est très dangereux de dire ces choses-là! Monsieur Malbrunot en sait quelque chose», a conclu le député. Une allusion à peine voilée à l'enlèvement dont ce dernier a été victime en août 2004, avec son confrère Christian Chesnot et leur fixeur Mohammed Al-Joundi, par l’Armée islamique en Irak. Cette dernière réclamait l’abrogation de la loi française sur les signes religieux. Ils furent libérés 124 jours plus tard. L’enlèvement aura été marqué par l’échec des négociations du député UMP Didier Julia. The Times avait affirmé en 2006 que la France avait versé près de 15 millions d’euros pour leur libération.

[Article mis à jour le 26 février à 18h08:]

Contacté par Sputnik, Georges Malbrunot maintient sa version des faits, qu'il dit tenir de sources sûres.

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