Sur fond de réforme des retraites, une information sur la détention de parts chez l’assureur Axa par le co-rapporteur du texte de la réforme Jacques Maire avait été diffusée par la députée La France insoumise Mathilde Panot, déclenchant une polémique.
Deux semaines plus tard, l’élue a posé la question le 24 février dans l’hémicycle concernant un éventuel conflit d’intérêts indiquant que cette société est «bien le célèbre assureur qui se réjouit de la réforme des retraites de votre gouvernement», pour savoir si Jacques Maire avait demandé «à la déontologue s’il s’agissait d’un conflit d’intérêts».
Pour appuyer son discours, elle a cité l’article 2 de la loi relative à la transparence de la vie publique: «toute situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou à paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif d’une fonction».
Des parts pour plus de 300.000 euros
En effet, d’après la déclaration d’intérêts faite auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), déposée le 31 janvier 2019, le député LREM possédait, entre-autres, 13.836 parts dans Axa, pour un montant total de 358.935 euros.
Jacques Maire a commenté la révélation de cette information par:
«Effectivement, je n’ai pas passé ma vie à courir les mandats électoraux. Je n’ai pas passé ma vie à cumuler les fonctions. Je n’ai pas passé ma vie dans le confort d’une carrière particulière», avant d’affirmer qu’il n’avait rien de dissimuler: «Tout ce qui me concerne figure évidemment dans ma déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Je n’ai absolument aucune information supplémentaire à livrer. Il me semble que ma bonne foi, mon éthique et mon exigence sont connues sur l’ensemble de ces bancs».
Répondant à des interrogations de CheckNews, l’équipe du député a déclaré le 21 février que M.Maire avait revendu ses parts, a indiqué une publication du quotidien. Cependant, le co-rapporteur du texte a aussitôt confirmé la possession de ces parts dans Axa, dans l’hémicycle le 24 février. Relancé par CheckNews, l’entourage de Jacques Maire a transmis son commentaire:
«La HATVP demande à ce que la déclaration soit mise à jour en cas de changement substantiel de situation. Je fais des mises à jour quand c’est le cas.»
Prenant en compte les données relayées suggérant qu’il s’agit d’un conflit d’intérêts, la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain s’interroge sur Twitter sur la prochaine participation du député LREM à la réforme des retraites et dénonce «le mensonge de son entourage»:
«Comment Jacques Maire peut-il continuer à être rapporteur de la loi sur les retraites?».