Julian Assange a comparu lundi 24 février devant la Woolwich Crown Court, à proximité de la prison de haute sécurité de Belmarsh, où il est détenu, dans le cadre du procès au cours duquel la justice britannique doit établir si la requête d’extradition américaine respecte un certain nombre de critères légaux, et notamment si elle n’est pas disproportionnée ou incompatible avec les droits de l’Homme. Pendant ce temps, des gens manifestent en soutien au lanceur d’alerte.
«Nous voulons envoyer un message au monde entier pour dire que nous sommes ici pour soutenir Julian Assange, pour lui donner de la force, car il est très affaibli après plusieurs mois d’isolement. […] On veut donc lui donner beaucoup de force parce qu'il en a besoin et on veut faire pression, une pression médiatique sur la justice et les politiques, pour qu'ils ne l'extradent pas et pour qu’ils le laissent en liberté parce qu'il n'a commis aucun crime. Il est innocent. Il a révélé des crimes […] et les personnes qui ont commis ces crimes devraient être en prison, pas lui», a déclaré à Sputnik un manifestant se voulant un porte-parole des Gilets jaunes.
Un autre soutien de Julian Assange, un certain Joe Morrison, s’est joint à la conversation:
«Il y a eu toutes sortes de désinformations et, je suppose, qu’il y a carrément des mensonges sur toute cette situation, sur Assange lui-même. Je me suis impliqué parce que j'ai réalisé que WikiLeaks avait exposé le fonctionnement interne de l'impérialisme et j'ai bien pensé, qu’il était temps d’intervenir.»
Risque d’un «précédent très dangereux»
Et d’ajouter que si Julian Assange et son équipe d’avocats ne gagnaient pas, cela pourrait «créer un précédent très dangereux».
«Ce sont la liberté de la presse, la liberté d'expression et le droit de savoir qui sont en jeu, le droit de connaître le monde qui nous entoure. Parce que comment pouvons-nous prendre des décisions sans ce genre de connaissances? Nous devons savoir dans quel monde nous vivons. Nous devons savoir ce que font nos gouvernements en nos noms, afin de pouvoir dire: "non, nous ne voulons pas cela, nous ne voulons pas ce genre de monde"», a expliqué l’homme.
Le fondateur de WikiLeaks n’est toujours pas au bout de ses épreuves
Réfugié depuis 2012 à l’ambassade d’Équateur à Londres, Julian Assange a été interpellé en avril dernier par la police britannique avant être condamné le 1er mai à 11,5 mois de prison pour violation des conditions de sa libération conditionnelle.
Suite à son arrestation, Julian Assange a été envoyé à la prison de Belmarsh. Après avoir vu son fils le 8 novembre, le père de Julian Assange a déclaré qu’il «risquait de mourir en prison». Fin novembre, plus de 60 médecins ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils se disent préoccupés par la détérioration de la santé de Julian Assange.