Minuit, le 20 janvier: à l’heure convenue, trois grands voiliers russes se sont placés sur la ligne de départ, dans l’Atlantique sud. Le Sedov, le Kruzenshtern et le Pallada ont arrêté leurs moteurs principaux et se sont abandonnés à l’emprise des vagues et du vent. La régate, consacrée à la découverte de l’Antarctique par les marins russes et à la victoire dans Seconde guerre mondiale, a été précédée de manœuvres conjointes «de test», au cours desquelles les navires se sont approchés à la distance de sécurité maximale, pour tenir compte de la houle, qui s’est intensifiée avec le temps.
Pendant presque 24 heures, les cadets et les membres d’équipage des trois navires se sont battus pour chaque mètre de distance, ont exécuté les ordres aussi rapidement que possible, comme s’ils n’étaient qu’un seul organisme bien réglé. Secoués par une tempête force sept, avec des rafales de vent atteignant 87 km/h, c’était loin d’être une tâche aisée. À bord de la frégate Pallada, subissant un fort roulis et essayant de tenir tête à deux rivaux beaucoup plus imposants, le Sedov et le Kruzenshtern, on a déchiré cinq voiles! Mais les marins se sont battus jusqu’au bout.
«Je salue le travail presque héroïque avec les voiles des cadets et de l’équipage. J’espère que notre participation à cette régate contribuera au développement de la marine à voile russe», a déclaré Nikolaï Zortchenko, capitaine du voilier-école Pallada.
Le Kruzenshtern a franchi le premier la ligne d’arrivée à 13 h 43 min 10 s, heure locale (17 h 43 min 10 s heure de Paris). Le Sedov n’a perdu que 12 minutes face au gagnant. Le Pallada, malgré sa voilure endommagée, est arrivé encore dix minutes plus tard.
En fait, n’y a ni gagnants ni perdants dans cette course. Cette régate à voile de l’Agence fédérale russe des pêches est plus qu’une compétition sportive. L’idée même de la régate est symbolique, elle s’inscrit dans les pages héroïques de l’histoire de la marine russe et des traditions de la marine à voile.