Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots en décrivant la nouvelle approche française du désarmement et de la dissuasion nucléaire. Pour Benjamin Hautecouverture, chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique, spécialiste du désarmement et de la dissuasion nucléaire, c’est la première fois qu’un Président de la République touche à l’aspect moral et éthique des armes nucléaires dans un discours.
Cependant, Hautecouverture explique pourquoi le processus de désarmement mondial est actuellement bloqué:
«L’abolition, le “global zéro”, l’arrivée à zéro arme, pour le moment, c’est un vœu pieux. Pour le moment c’est une illusion parce qu’on ne sait pas faire. On ne sait pas vérifier un désarmement total. On ne sait pas garantir que d’autres États ne tricheront pas. Donc pour le moment, le désarmement est un processus, mais pas une fin en soi.»
Benjamin Hautecouverture estime qu’il y a également «un certain nombre d’États pour lesquels le nucléaire est très clairement une garantie de survie au sens direct du terme», notamment comme assurance contre une tentative de changement de régime.