«Islamophobie primitive»: les propos de Macron provoquent l’ire du président du parlement turc

De l’«islamophobie primitive» a été trouvée dans les propos du chef d’État français au sujet du «séparatisme islamiste», tenus lors de sa visite à Mulhouse, par le président du parlement turc Mustafa Sentop.
Sputnik

Le président du parlement turc, Mustafa Sentop, a fustigé mercredi 19 février l'«islamophobie primitive» du chef de l'État Emmanuel Macron, en réaction à des mesures annoncées la veille par ce dernier contre le «séparatisme islamiste», selon l’AFP.

Dans un message posté sur Twitter, M.Sentop a estimé que les annonces faites par M.Macron au cours d'un déplacement à Mulhouse, dans le Haut-Rhin, sur «la lutte contre le séparatisme islamiste» étaient «le signe d'une islamophobie primitive».

«Lois de la Turquie» en France

M.Macron a affirmé à cette occasion que «l'islam politique n'a pas sa place» en France et, citant nommément la Turquie, il a assuré qu'il ne laisserait «aucun pays nourrir sur le sol de la République un séparatisme qu'il soit religieux, politique ou identitaire».

Notant la présence de nombreux habitants d'origine turque à Mulhouse, il a souligné qu'ils étaient «pleinement Français» et qu'ils devaient avoir «les mêmes droits que tous les Français» mais aussi qu'ils devaient être «soumis aux mêmes lois que tous les Français». «Mais on ne peut pas avoir les lois de la Turquie sur le sol de France», avait-il martelé.

Enseignement en langues étrangères

M.Macron a en outre annoncé que le dispositif de cours facultatifs en langues étrangères dispensés par des enseignants désignés par les gouvernements d'autres pays, dont la Turquie, serait supprimé à la rentrée scolaire.

«La France devrait faire face à son passé raciste et plein de massacres, au lieu d'inventer un ennemi imaginaire comme le séparatisme islamiste», a ajouté M.Sentop.

Il a aussi accusé la France de «perturber la paix au Sahel et en Libye» en livrant selon lui des armes à l'homme fort de l'est libyen Khalifa Haftar et d'«engendrer du chaos dans le monde musulman».

Les relations diplomatiques entre Paris et Ankara se sont tendues ces derniers mois, en particulier sur les dossiers des conflits en Syrie et en Libye, ou des ambitions turques autour des gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.

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