Comment la Main du Kremlin planifie de couper les câbles sous-marins aux Occidentaux

Des agents russes chargés de cartographier le réseau de câbles sous-marins traversant l’Atlantique ont été repérés en Irlande, affirme le Time. La Main du Kremlin serait-elle à l’œuvre pour perturber le commerce mondial et priver d’Internet les Occidentaux?
Sputnik

Cette histoire aurait pu nouer l’intrigue d’un roman d’espion. Des agents russes seraient à l’œuvre sous les eaux de l’Atlantique pour priver des millions de personnes de leurs moyens de communication et saper des opérations financières.

C’est un article du Time publié le 16 février qui fait remonter à la surface des rumeurs faisant les choux gras de la presse britannique depuis des années.

À en croire le quotidien, «la Russie a envoyé en Irlande des agents du renseignement pour cartographier l’emplacement précis des câbles» qui sillonnent le fond de l’Atlantique et relient l’Europe à l’Amérique du Nord. Une opération qui vise, à n’en point douter, à «détecter les points faibles, en vue de les exploiter ou même de les endommager à l'avenir».

De vieux démons

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Ce n’est pas la première fois que les Occidentaux s'inquiètent pour ces câbles. La Russie avait déjà été montrée du doigt à cette occasion en 2015 par les États-Unis, puis en 2017, quand Stuart Peach, le chef d'État-Major des armées britanniques, criait à une «nouvelle menace potentiellement catastrophique». Est-il besoin de préciser que La Main du Kremlin ne les a toujours pas coupés?

Les fibres optiques entre l’Europe et les États-Unis sont en effet extrêmement nombreuses. Il arrive régulièrement qu’elles soient endommagées suite à des séismes ou par des bateaux. Mais compte tenu de la densité de ce réseau, ses défaillances n’entraînent que des conséquences minimes pour les usagers. Les prétendus agents russes devraient ainsi déployer pas mal d’efforts pour mettre en pratique les projets machiavéliques qui leur sont attribués. Il leur faudrait par ailleurs se donner de la peine pour empêcher les opérateurs de réparer les dégâts infligés alors que des navires patrouillent constamment ces eaux.

«Le trafic pourrait toujours être réacheminé»

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Un professeur de l’Université de New York, Nicole Starosielski, qui a passé six ans à étudier le réseau international de câbles sous-marins, a affirmé par le passé au site Wired que les craintes que ce système puisse être perturbé sont exagérées. «Même si tous les câbles de l'océan Atlantique étaient rompus, le trafic pourrait toujours être réacheminé dans l'autre sens, à travers le Pacifique», expliquait-elle.

Qui plus est, les câbles ne sont pas les seuls à assurer les communications, cette fonction étant également remplie par un réseau terrestre et des technologies sans fil qui sont actuellement en pleine expansion. 

Reste à ajouter que les serveurs russes faisant partie du système de câbles global, les prétendus agents pourraient en subir les conséquences sur leur propre sol. Aussi, ne serait-il pas raisonnable pour la presse britannique de laisser enfin en paix ces malheureux câbles et de passer à d’autres sujets?

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