Le dialogue entre la Russie et les pays européens sera possible si l'Otan et l'Union européenne révisent leur politique vis-à-vis de Moscou, estime le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko dans une interview accordée à RBC.
Selon lui, l'Europe doit prendre des mesures concrètes pour améliorer ses relations avec la Russie et changer son approche du dialogue.
Les principes de l'Union européenne envers Moscou
Le diplomate a critiqué les cinq principes, que l'Union européenne a approuvés en 2016, en ce qui concerne ses relations avec Moscou.
Les ministres des Affaires étrangères des États membres de l'UE ont indiqué que la façon de dialoguer avec la Russie pourrait changer après la mise en œuvre des accords de Minsk, l'amélioration des relations avec les pays du Partenariat oriental et de l'Asie centrale, le renforcement de la stabilité de l'Union européenne, ainsi que le rétablissement de la coopération avec Moscou sur les questions de politique étrangère.
«Ces principes, même avec la plus grande tension, ne peuvent pas être décrits comme une stratégie ou une politique à l'égard de la Russie», a indiqué Alexandre Grouchko.
Un renforcement inutile
Selon le vice-ministre des Affaires étrangères, le renforcement des capacités militaires de l'Alliance en Europe de l'Est est une dépense inutile. Il a expliqué qu’aucun risque réel n'existait dans la région.
«Au lieu d’accumuler les efforts pour faire face à ces risques communs, cette mini-guerre froide se poursuit», a déploré Alexandre Grouchko.
Enfin, il a également appelé les pays européens à faire preuve d'autonomie dans la construction d'un dialogue avec Moscou et à «réexaminer leurs approches» plutôt que de se pencher sur les États-Unis.
«De plus en plus de gens comprennent qu'il ne peut y avoir de sécurité sans la Russie et qu'il n'y aura pas de sécurité contre la Russie, et il faut donc trouver des moyens d'interagir», a conclu Alexandre Grouchko.