Les États-Unis ont annoncé vendredi 14 février qu'ils allaient relever à 15% les taxes douanières imposées aux avions Airbus importés d'Europe, à partir du 18 mars, d'après un communiqué du représentant américain au commerce (USTR).
À l'origine, Washington avait pris cette mesure en représailles contre les subventions reçues par le constructeur aéronautique européen, jugées indues par l'Organisation mondiale du commerce (OMC). D'autres produits - dont le vin, le fromage, le café et les olives - sont taxés à hauteur de 25% depuis octobre.
En octobre, Delta Air Lines, compagnie américaine cliente d'Airbus, avait déploré ces sanctions, estimant que les tarifs douaniers allaient causer de «graves préjudices aux compagnies aériennes américaines, aux millions d'Américains qu'elles emploient et aux voyageurs».
Instrument de négociation
Mais Donald Trump utilise aussi ces taxes comme instrument de négociation.
Après des mois de guerre commerciale avec la Chine, à coups de tarifs douaniers punitifs réciproques, il s'est exclamé «notre stratégie a payé!», quand les deux pays ont signé un accord mi-janvier.
Mais pour l'heure, les négociations n'ont pas abouti et les relations restent tendues alors que l'hôte de la Maison-Blanche brandit toujours la menace de taxer les importations de voitures européennes, qui fait trembler en particulier les industriels allemands, précise l'AFP.
Le 10 février, il a déclaré qu'il était temps de négocier «très sérieusement» un accord commercial avec l'Union européenne. Il souhaite que les pays membres de l'UE ouvrent davantage leur marché aux produits américains, notamment agricoles.
Récemment, son administration a menacé de surtaxer «jusqu'à 100%» l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français. De quoi faire frémir les viticulteurs, mais aussi les importateurs américains de vin français, qui, dans une lettre à l'USTR ont chiffré de 11.200 à 78.600 les pertes d'emplois aux États-Unis si ces menaces étaient mises à exécution.