Jack Lang: l’enseignement de l’arabe à l'école servirait à «affaiblir les séparatismes»

Estimant qu’«on peut parler arabe sans être musulman», l’ancien ministre de l'Éducation national Jack Lang, actuel président de l’Institut du monde arabe, veut que cette langue soit enseignée à l'école. Dans une interview accordée au Point, l’ex-ministre a estimé que cela contribuerait à «affaiblir les séparatismes».
Sputnik

Alors que trois langues étrangères, à savoir l’anglais, l’espagnol et l’allemand, sont proposées dans la plupart des établissements en France, l’actuel président de l’Institut du monde arabe Jack Lang a écrit dans son livre «La Langue arabe, trésor de France» et a confirmé au Point que l’Éducation nationale devait assurer l’apprentissage de l’arabe et qu’il ne fallait pas le laisser aux associations confessionnelles.

«C'est en assurant pleinement l'enseignement laïque de la langue arabe dans l'École de la République que l'on contribuera à affaiblir les séparatismes», a estimé l’ex-ministre de l'Éducation national.

«Parler arabe sans être musulman»

Jack Lang déplore le fait que la langue arabe soit «exclusivement associée à l’islam».

«On peut parler arabe sans être musulman: les Églises d'Orient utilisent cette langue, ainsi que des communautés juives - sans parler des Arabes athées. L'arabe a existé avant l'islam!», précise-t-il.

Comme l’indique Le Point, près de trois quarts de ceux qui suivent des cours d’arabe le font dans des associations communautaires. Pour l’ancien ministre, dans ce cas il s’agit d’un «combat».

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Il ne faut «pas abandonner l'enseignement de l'arabe aux officines religieuses ou politiques. Toutes les associations ne sont pas à ranger dans cette catégorie, mais c'est le devoir de l'État de donner accès à tous à un enseignement laïque et rigoureux».

Affaire Mila

Revenant aussi sur l’affaire Mila, l’ancien ministre de la Culture a jugé «inadmissible qu'une adolescente soit menacée de mort pour avoir critiqué une religion».

«Il faut défendre la liberté de conscience et d'expression de chacun. Garantir à la fois le respect des croyants et le droit de critiquer les croyances».

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