Pourquoi le GNL de la Russie est-il plus compétitif que celui des États-Unis et de l'Australie?

La situation géographique de la Russie permet au pays de concurrencer les grands exportateurs mondiaux de GNL que sont les États-Unis et l’Australie, estime le ministre russe de l’Énergie.
Sputnik

Les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) de la Russie sont de par la situation géographique du pays plus rentables et compétitives par rapport aux approvisionnements américains et australiens, selon le ministre russe de l'Énergie Alexander Novak.

La Russie exporte la majeure partie de son GNL (environ 69%) vers les marchés asiatiques où terminent les plus grands volumes mondiaux de gaz naturel liquéfié. Le pays pourrait également exporter son GNL via les itinéraires européens traditionnels des gazoducs russes en raison du faible coût et de la courte distance de transport, souligne le ministre dans un article pour le journal Energy Policy.

«La situation géographique favorable de la Russie entre l'Europe et l'Asie permet à notre GNL d'être rentable aux prix actuels et de gagner la compétition face aux États-Unis et à l'Australie», affirme M.Novak. «Si nécessaire, nous pouvons livrer du gaz liquéfié dans n'importe quel pays européen, et ce sera plus rapide et moins cher que chez de nombreux autres fournisseurs», renchérit-il

Exporter davantage via l’Arctique

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La route maritime du Nord (ou passage du Nord-Est) pourrait être un axe de transport clé pour relier des projets énergétiques massifs dans l'Arctique que la Russie développe actuellement avec des marchés cibles. La route, qui passe par les eaux arctiques et la zone économique exclusive de la Russie, pourrait réduire d'un tiers le temps de transport par rapport aux exportations via le canal de Suez.

La toute première livraison de GNL via le passage du Nord-Est a été réalisée par Gazprom en décembre 2012 pour le compte du Japon et a pris un peu moins d’un mois. Les cargos étaient accompagnés de brise-glaces atomiques. Deux cargos gaziers brise-glaces transportant du GNL russe, envoyés par la société Novatek pour la première fois via cette route arctique, sont arrivés en Chine en juillet 2018. Leur trajet a pris un peu plus de trois semaines. Pour la première fois de l’histoire, ils n’ont pas été accompagnés d’autres brise-glaces au cours de leur traversée. En juillet 2019, le cargo brise-glaces Vladimir Roussanov a établi un record en traversant les glaces de la route maritime du Nord en seulement six jours, sans l’aide d’autres brise-glaces et en couvrant le trajet entier en seulement 16 jours, soit plus de deux fois plus rapidement que par le canal de Suez.

La prédominance du GNL

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Le passage du Nord-Est qui relie l'océan Atlantique au Pacifique devient en effet de plus en plus praticable du fait de la fonte des glaces enregistrée ces dernières années. La traversée est beaucoup plus courte que à travers la route traditionnelle passant par le canal de Suez. Elle devrait ouvrir de nouvelles liaisons commerciales et simplifier pour la Russie la livraison d'hydrocarbures. Selon une stratégie élaborée par le gouvernement russe et publiée en janvier, le GNL doit représenter l'essentiel du fret sur le passage du Nord-Est qui devrait exploser dans les prochaines années. La Russie projette de porter le flux de fret via la route maritime du Nord à 80 millions de tonnes d’ici à 2024 en le quadruplant par rapport à 2018. À l’époque de l’URSS, ce chiffre n’atteignait que 6,7 millions de tonnes.

Selon des experts, le gaz naturel liquéfié constituera la majeure partie des frets transportés par la route maritime du Nord. À l’heure actuelle, cette voie est notamment utilisée pour transporter du nickel et du pétrole, mais les volumes sont plutôt insignifiants par rapport au GNL.

Pays exportateur

La Russie est l'un des principaux exportateurs mondiaux de gaz naturel. L'année dernière, elle a produit plus de 40 milliards de mètres cubes de GNL, soit une augmentation de près de 50% par rapport aux 27 milliards de mètres cubes qu'elle avait produit en 2018. D'ici à 2035, M.Novak s'attend à ce que le pays augmente sa production à 120 millions de tonnes, ce qui représentera environ un cinquième de la production mondiale de GNL prévue.

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