Dans une enquête diffusée mardi 11 février, BFM TV a fait savoir que l’animateur Cyril Hanouna pourrait bien se présenter à la prochaine élection présidentielle. C’est en tout cas une possibilité ayant été envisagée par l’Élysée, qui craint l’émergence d’un nouveau candidat «dégagiste» qui jouerait les trouble-fêtes dans le duel déjà annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en 2022.
«Le risque pour nous serait l'émergence d'un phénomène à la Coluche. Alors là on serait très mal», a confié un macroniste, cité par la chaîne.
C’est en effet ce qui s’est déroulé en Ukraine, où le Président Volodymyr Zelensky, connu au départ en tant qu’acteur et humoriste, avait remporté la majorité des suffrages (73%) en mai 2019.
Un autre exemple est celui de Beppe Grillo, également humoriste, qui avait lancé avec succès le Mouvement 5 étoiles en 2009, devenant l’une des forces politiques les plus importantes en Italie. En 2018, plus d’un tiers des Italiens avaient voté pour ce mouvement aux législatives, qui ne se définit ni à gauche, ni à droite.
Cyril Hanouna, une menace pour Macron?
En France, une personnalité issue du milieu du divertissement et disposant d’une grande notoriété pourrait également perturber le paysage politique. En ce sens, l’animateur de C8 semble être un candidat idéal.
«Cyril Hanouna a une relation avec les gens, une communauté. Il a une force de frappe que les autres n'ont pas», a expliqué à BFM TV un ministre proche d’Emmanuel Macron.
L’intéressé a répondu mardi 11 février sur le plateau de Morandini Live: «Je ne me suis jamais posé la question et je ne pense pas que j’ai ma place. J’essaie d’être le médiateur entre les personnes qui souffrent et le gouvernement», a-t-il indiqué, ajoutant qu’une telle hypothèse relevait «du domaine de la blague».
La candidature de Coluche
Le 29 octobre 1980, Coluche a tenu une conférence de presse pour annoncer sa candidature à l’élection présidentielle. Durant sa campagne, invité sur les plateaux télé, il s’est adressé aux «14% d’abstentionnistes», affirmant qu’il s’agissait d’une blague mais provoquant néanmoins la panique des autres candidats, dont Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. Il avait été crédité jusqu’à 16% d’intentions de vote.
Entre les menaces de mort, l’assassinat de son régisseur, auxquels s’étaient ajoutés les nombreuses pressions de la part des partis politiques et le refus soudain des médias de l’inviter, l’humoriste a retiré sa candidature en avril 1981, cinq mois après l’avoir annoncée.