Au total, 42 départements allant du Finistère jusqu'au Doubs en passant par le Pas-de-Calais ont été placés en vigilance orange «vents violents» par Météo-France, qui fait état de rafales dépassant les 100 km/h à l'intérieur des terres et jusqu'à 130 km/h sur les côtes.
Un quadragénaire s'est tué en chutant de sa trottinette dimanche après-midi à Drancy (Seine-Saint-Denis), un accident qui pourrait être lié aux rafales de vent dues à Ciara, selon une source policière.
Selon un bulletin de Météo-France publié dimanche soir à minuit, «les plus fortes rafales se produisent actuellement de la Belgique aux Yvelines». La tempête a entraîné depuis 18H00 des vents entre 100 et 120 km/h en plaine.
Le littoral fait lui l'objet d'une alerte «vagues-submersion» depuis l'estuaire de la Loire jusqu'aux plages du Nord.
Dans la Manche, le trafic des ferries reliant Calais à Douvres (Grande-Bretagne) a été suspendu «jusqu'à nouvel ordre», selon la porte-parole du port de Boulogne-Calais. Les liaisons entre Poole et Cherbourg ou Dieppe et Newhaven ont elles aussi été annulées dimanche.
À Wimereux (Pas-de-Calais), où des amateurs de glisse sont sortis en mer, les sauveteurs de la SNSM ont dénoncé des comportements «inconscients», ne respectant pas les «appels à la prudence les plus élémentaires» émis par les préfectures.
Dans les airs, les liaisons ont également été fortement perturbées : plusieurs vols ont été retardés et même annulés pour certains dans les aéroports de Caen, Lille ou Brest, affectant des milliers de passagers, quand celui de Beauvais a suspendu tout trafic, au moins jusqu'à 7h lundi matin.
À Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly, une cinquantaine de vols ont été annulés et des retards ont été enregistrés, les autorités aéroportuaires incitant les passagers à s'informer auprès de leurs compagnies.
Dans les terres, la circulation automobile ou ferroviaire était compliquée par des chutes de branches ou d'arbres comme en Ile-de-France, le trafic a été coupé sur une partie de la ligne H du Transilien.
Depuis la gare de Paris-Nord, plusieurs trajets ont été modifiés, retardés ou supprimés. En Normandie, plusieurs liaisons TER ont été remplacées par des autocars, tandis qu'en Centre-Val de Loire, celles entre Chartres et Le Mans ont été annulées.
Dans les Hauts-de-France, l'ensemble du trafic SNCF a été interrompu à partir de 20H00, à l'exception des TGV circulant depuis et vers Paris, Lille, Arras, Dunkerque et Calais Fréthun. La SNCF a également annoncé la suppression du plusieurs TER dimanche soir et lundi en en Lorraine et en Alsace, «par mesure de sécurité».
Les secours ont été particulièrement sollicités : le SDIS du Nord a par exemple recensé «plus de 400 interventions en lien avec la tempête». Les toitures des bâtiments de la police municipale à Caudry ou d'un collège au Quesnoy ont été endommagées.
Sur le réseau électrique, Enedis faisait état de perturbations sur la côte boulonnaise ainsi qu'à Calais, Dunkerque, ou encore Liévin. Des coupures ont également été enregistrées dans le Finistère, selon la préfecture. Au total, plusieurs milliers de personnes ont été affectées, mais aucun bilan précis n'a été communiqué.
Au fur et à mesure de la progression de la tempête, les municipalités ont fermé au public leurs parcs et jardins: c'était le cas dès le matin à Lille ou Orléans, en milieu de journée à Paris, où la Tour Eiffel a également été fermée, et dans l'après-midi à Nancy ou Strasbourg.
Selon Météo-France, le vent commencera à faiblir «par l'ouest en fin de nuit puis en matinée de lundi». En Moselle et Meurthe-et-Moselle, des inondations sont à craindre en raison des précipitations attendues. Certains cours d'eau, dont le niveau a augmenté avec les abondantes pluies tombées ces derniers jours, pourraient déborder.
D'autres vents violents sont attendus dans la journée de lundi «sur les Alpes ainsi qu'en Corse». Ils pourraient atteindre les 200 km/h dans la nuit de lundi à mardi dans le Cap Corse.