Algérie: Saïd Bouteflika et deux ex-chefs du renseignement rejugés en appel

En Algérie, le frère de l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika et deux anciens responsables, condamnés en septembre à 15 ans de prison pour complot contre l'armée et l'État en Algérie, comparaissent devant le tribunal d’appel.
Sputnik

Saïd Bouteflika, frère et puissant conseiller de l'ex-Président Abdelaziz Bouteflika, ainsi que deux anciens patrons du renseignement et une chef de parti sont rejugés en appel dimanche, rapporte l’AFP.

Le procès, qui s'était ouvert en milieu de matinée à huis clos devant la cour d'appel militaire de Blida, au sud d'Alger, a repris à 14h00 (13h00 GMT) après une heure de suspension, selon un des avocats.

Principal condamné, Saïd Bouteflika, 62 ans, conseiller spécial de son frère depuis l'élection de celui-ci à la présidence en 1999, avait vu son pouvoir se renforcer à mesure que déclinait la santé du chef de l'État, frappé par un AVC en 2013.

Mais il est brusquement passé du statut de «président-bis» à celui d'accusé et ennemi de l'État après la démission d'Abdelaziz Bouteflika en avril 2019 sous la pression du Hirak, rappelle l’agence.

À ses côtés dans le box de la cour d'appel se trouve le général Mohamed Lamine Mediene, dit «Toufik».

Jusqu'à son limogeage, il a dirigé pendant 25 ans le tentaculaire Département du renseignement et de la sécurité (DRS), structurellement rattaché à l'armée, mais dans les faits véritable «État dans l'État».

Également présente, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskiste). En revanche, était absent le quatrième accusé, le général Athmane «Bachir» Tartag, ex-bras droit de «Toufik», à qui il avait succédé en dirigeant la Coordination des services de sécurité (CSS), structure ayant remplacé le DRS démantelé.

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Tartag «a refusé de se présenter devant le tribunal militaire», a précisé à l'AFP Me Boudjemaâ Guechir, l'avocat de Louisa Hanoune, ajoutant que «seul le général Mediene a été entendu durant la matinée».

Incarcérés depuis mai, les quatre accusés ont fait appel de leur condamnation à 15 ans de prison pour complots contre l'autorité militaire et contre l'autorité de l'État.

Le verdict avait été rendu le 25 septembre après un procès éclair à huis clos.

Les quatre ex-hauts responsables sont accusés de s'être réunis en mars 2019 pour mettre au point un «plan de déstabilisation» du haut commandement de l'armée qui demandait alors publiquement le départ du Président Bouteflika pour sortir de la crise née du Hirak, apparue le 22 février contre la perspective d'un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, informe l’agence.

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