La maire par intérim de Levallois-Perret Isabelle Balkany s'est défendue de tout racisme vendredi après la rediffusion d'une séquence par La chaîne parlementaire dans laquelle on la voit affubler un collaborateur vietnamien du sobriquet de «Grain de riz» dans un documentaire tourné en 2002, informe l’AFP.
Le film réalisé par l'émission d'investigation «90 minutes» pour Canal+ montre Isabelle Balkany, alors en pleine campagne pour l'élection de son mari à la mairie de Levallois, se faire masser le bras par un collaborateur asiatique qu'elle surnomme «Grain de riz».
«Grain de riz, c'est un petit "boat people" qui est venu à Levallois il y a vingt ans», explique alors Mme Balkany face caméra.
«Il a un nom pas possible, il s'appelle euh... Bon ben d'abord on l'a appelé Maurice, et puis on ne trouvait pas ça drôle. Et puis un jour, je l'ai baptisé "Grain de riz" et toute la mairie l'a appelé Grain de riz!», s'amuse ensuite celle qui occupe désormais la fonction de maire à la place de son mari incarcéré pour fraude fiscale et blanchiment.
«Il n'y a eu aucune malice sinon de l'amitié et aujourd'hui, tout le monde continue à l'appeler "Grain de riz" à la mairie», s’est justifiée Isabelle Balkany auprès de l'AFP.
«Moi, à la mairie, tout le monde m'appelle "Graine de semoule" ou "Makrout" (pâtisserie maghrébine) parce que je viens d'Afrique du Nord, alors il faut arrêter», poursuit-elle.
Le collaborateur prend la défense du couple Balkany
«Ce n'est pas raciste, c'est de l'amitié», renchérit l'homme surnommé «Grain de riz», interrogé par l'AFP, et qui ne souhaite pas donner son vrai nom. Aujourd'hui âgé d'une soixantaine d'années et arrivé en France en 1984, ce Vietnamien travaille dans un service administratif de la mairie.
«Patrick et Isabelle [Balkany] ne sont pas racistes, ce n'est pas la peine de chercher la petite bête», ajoute-t-il.
Les surnoms fleuris sont monnaie courante à la mairie de Levallois, a fait valoir Isabelle Balkany. Cette polémique, «c'est grotesque, quoi», conclut-elle.
Pour rappel, Patrick et Isabelle Balkany sont jugés en appel depuis le 4 février pour «blanchiment aggravé de fraude fiscale».