Tout change dans le monde, que ce soit la peinture, la musique ou l’architecture. Les bâtiments standardisés, qui ne se distinguent pas par un revêtement extérieur attrayant, sont de plus en plus souvent remplacés par des constructions aux solutions architecturales inhabituelles, faites d’après des projets individuels.
Ainsi, à Moscou, le célèbre architecte français Dominique Coulon a participé à la création d'un jardin d'enfants. Si «la qualité spatiale et la lumière naturelle sont des fondamentaux pour chaque projet [de M.Coulon], où l’espace est toujours contrôlé par une géométrie précise», la crèche ne fait pas exception et semble avoir été assemblée à partir de briques multicolores.
Des «lieux qui rassemblent la société»
Dans une interview accordée à Sputnik, l’architecte a expliqué son attrait pour les bâtiments publics, ainsi que son choix des formes.
«Nous sommes attachés à construire des bâtiments publics. Il nous semble plus intéressant de se projeter loin dans le temps et de travailler sur des projets qui auront plusieurs vies et des usagers multiples. C’est la dimension collective qui nous intéresse: imaginer que certains usages risquent d’évoluer, de changer. C’est une manière d’interroger ce qui est essentiel, ce qui est permanent dans l’architecture. Nous sommes aussi attachés à travailler sur des programmes différents pour conserver une forme de naïveté, c’est souvent mieux pour l’architecture».
Selon M.Coulon, «les écoles, les maisons de retraite, les centres culturels regroupent ces qualités et sont des projets porteurs de sens». «Ils touchent au quotidien et sont des lieux qui rassemblent la société».
Plus de lumière dans la vie urbaine
La crèche conçue par Dominique Coulon est un élément structurant de la composition urbaine de ce projet de nouveau quartier de Moscou. Se développant sur trois étages, elle revêt des couleurs vives afin «de déformer l’espace, de fabriquer quelque chose de beaucoup plus dynamique que l’espace lui-même», comme l’explique l’architecte lui-même.
Pour le maître d’œuvre français, les couleurs vives pour ce projet, «c‘est intéressant parce que c’est déstabilisant».
«Pour des bâtiments scolaires, il y a quelque chose de dynamique qui nous semble bien correspondre à la façon d'être des élèves. Il y a une idée de mouvement qui réfère à l’agitation des enfants. On prend toujours soin de préserver les espaces de travail, où il faut être un peu plus sereins, les salles de classe sont neutres», indique l’architecte à Sputnik.
Quant au choix des couleurs, Dominique Coulon l’explique par la volonté d’ajouter plus de lumière dans la vie urbaine de la capitale en hiver:
«Le orange est plutôt symbole de lumière. Le chantier étant en Russie, région peu ensoleillée l'hiver, le principe est de compenser l'atmosphère climatique. Le blanc est quant à lui une couleur qui réfléchit la lumière et rend lumineux le bâtiment».