Les USA introduisent une nouvelle arme dans la «guerre des changes»

Des pénalités seront appliquées aux produits des pays dont les devises seront jugées par le département américain du Commerce comme sous-évaluées. La décision vise à éliminer les avantages monétaires dont bénéficient certains produits étrangers.
Sputnik

À la recherche d’une nouvelle arme dans la «guerre des changes», l’administration Trump a l’intention d’introduire des restrictions contre les produits des pays qui pratiquent la dévaluation compétitive, a annoncé le département du Commerce américain dans un communiqué.

Comme une devise sous-évaluée favorise la rentabilité des exportations d’un pays vers les États-Unis, l’institution la considère comme «non équitable». Des mesures entreprises contre ce processus permettront de maintenir l’industrie américaine et ses employés:

«Alors que les administrations successives ont rechigné à contrer ces subventions, l'administration Trump prend des mesures pour instaurer des règles du jeu équitables pour les entreprises américaines et les travailleurs», a affirmé dans une déclaration le 3 février le secrétaire au Commerce Wilbur Ross.

C’est au Trésor de trancher

En plus de la publication des rapports concernant la politique des changes des principaux partenaires économiques des États-Unis, le département du Trésor sera également chargé d’effectuer des expertises sur les marchés des changes afin de «décider de lui-même qu’une monnaie est sous-évaluée même si son pays n’est pas désigné comme manipulateur de sa monnaie par le Trésor», a déclaré l’analyste Ebrahim Rahbari de la banque Citi, cité par Les Échos.

Sur fond de l’épidémie du coronavirus, le taux de change de dollar face au yuan a augmenté de 1,6% le 3 février, ce qui peut représenter une nouvelle arme dans la guerre économique avec la Chine, précise le quotidien. La devise américaine a également gagné par rapport à l’euro depuis le début de l’année, passant de 1,2% à 1,8%.

Les exportations US diminuent

Tandis que le montant total de biens exportés par les États-Unis en Chine a reculé de 13 milliards de dollars, ils ne peuvent pas simplement augmenter leurs exportations pour devenir plus compétitifs à l’étranger, indique Patrick Artus, chef économiste de Natixis, cité par Échos, précisant que «la spécialisation productives des États-Unis, déficiente, est aujourd’hui limitée aux services, énergie, bien intermédiaires, avions». C’est pourquoi, l’arme du taux de change reste effective pour atteindre à cet objectif.

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