Les sanctions imposées à l’encontre de Moscou n’ont pas empêché la croissance de l’économie russe, a déclaré le représentant spécial de la France pour la Russie Jean-Pierre Chevènement.
«La Russie a eu un moment difficile en 2015, mais elle a retrouvé une trajectoire ascendante. Ses taux de croissance sont convenables; l'Union européenne est à 1,1%, quand la Russie croît de 2% par an, malgré les sanctions. Ces sanctions ont amené la Russie à se tourner vers l'Asie - la Chine, le Japon, l'Inde, la Corée, l'Indonésie, la Turquie, le Viêt Nam. Ce pays n'est donc pas du tout isolé, mais la part de l'Union européenne, notamment de l'Allemagne, dans le commerce russe a diminué; celle de la France aussi, puisque nous représentons 4% du marché russe, loin derrière l'Allemagne», a notamment indiqué M.Chevènement.
Dans le même temps, il a déploré l’attitude actuelle des banques françaises vis-à-vis de la coopération avec Moscou:
«Nos exportations ont cru de 0,3% en 2019, elles sont bloquées essentiellement par le comportement des banques françaises qui refusent d’accompagner les investissements sur le marché russe […]. C’est un point préoccupant», a souligné M.Chevènement.
Il a expliqué qu’après l’imposition des sanctions, Moscou s’est davantage tourné vers les États asiatiques, dont la Chine, le Japon, le Vietnam, l’Indonésie, l’Inde ou la Turquie, et a réorienté ses échanges commerciaux vers ces pays.
Pour un «dialogue poussé» avec Moscou
«Nous devons faire de l’Europe un continent de paix, ce qui implique un dialogue poussé avec la Russie», a déclaré M.Chevènement, tout en louant le «grand mérite» du Président Macron qui avait «pris les initiatives» en la matière.
Jean-Pierre Chevènement a également annoncé son intention de se rendre à Moscou au début du printemps prochain afin de discuter de plusieurs questions relatives notamment aux technologies informationnelles, à l’exploration spatiale ainsi qu’à la culture.