Alors que l’usine Michelin de La Roche-sur-Yon (Vendée) s’apprête à fermer ses portes, le groupe a déclaré aux syndicats que les salariés devaient rendre ou rembourser les pneus de leurs véhicules, s’ils décidaient de quitter l’entreprise, relate France Bleu en se référant à la CGT. Annoncée au mois de décembre, cette annonce n’a été révélée que le 1er février.
«C’est très petit»
D’après la CGT, une demande a été faite à la direction de l’usine pour permettre à chaque personne de repartir avec ce jeu, ce qui a été refusé.
«Nous faire travailler dans le groupe Michelin et nous faire payer des pneus lorsqu'on est licenciés, c'est très petit. Il y a du dégoût par rapport à l'entreprise et cette direction pour qui un euro est un euro. Cependant, cet euro n'est pas donné en plus aux salariés: c'est faire du fric pour le donner aux actionnaires!», a indiqué Anthony Guilloteau, délégué syndical CGT sur le site vendéen, cité par France Bleu.
Dénonçant une «mesquinerie», il a souligné que cette mesure voulue par le groupe montrait «qu'il n'y a pas d'humanité chez Michelin».
«Ces gens-là ne vivent pas dans le même monde que nous. Ils ne sont pas à 100 euros près à la fin du mois, comme certains salariés», résume le syndicaliste.
Dans la soirée du 1er février, le maire de La Roche-sur-Yon (Vendée) a indiqué sur Twitter que les salariés ne devraient pas rembourser leurs pneus. C’est ce que lui a fait savoir le groupe Michelin, selon Luc Bouard.
Fermeture de l’usine
Le 30 janvier, la direction du groupe a annoncé que le dispositif des conditions de départ des 619 salariés de l'usine Michelin de La Roche-sur-Yon, qui doit fermer d'ici à la fin de l'année, avait été validé par les organisations syndicales représentatives.
La CGT n'a quant à elle pas signé. Les salariés pourront poursuivre «un parcours professionnel en interne ou en externe dans le cadre d'une mobilité sécurisée», ajoute le communiqué. Ainsi, 100 postes seront disponibles en priorité pour les salariés de La Roche-sur-Yon sur le site de Cholet, situé à environ 70 km. La fermeture de l'usine vendéenne avait été annoncée le 10 octobre, une décision contestée par les syndicats d'une entreprise jugée très rentable.